Après Christiane Taubira et Anne Hidalgo, c'était au tour de Yannick Jadot de tenir un meeting depuis Lyon, ce samedi 29 janvier. En terre rhodanienne conquise, le candidat EELV à la présidentielle a dévoilé les grandes lignes de son programme «Une République écologique».
Cette journée placée du sceau de l'écologie avait commencé avec une prise de parole de Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, vers 15 h, avant une table ronde de maires verts, animée par Eric Piolle, maire de Grenoble, et Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement de Lyon.
Au menu de cette réunion : «La République des territoires : comment changeons-nous déjà la France ?».
Puis, à 16 h, le candidat à la présidentielle a dévoilé, comme convenu, son programme depuis le quartier de la Confluence, dans le 2e arrondissement, en affirmant vouloir être «le président de l'écologie et du pouvoir de vivre.»
Faire face «au plus grand défi de l'histoire de l'humanité»
Son programme se consacre ainsi essentiellement à «agir enfin sur le climat». Parmi ses mesures phares, Yannick Jadot compte arrêter au moins 10 réacteurs nucléaires d'ici à 2035 avec l'objectif à terme de zéro nucléaire. A la place, il veut développer massivement les énergies renouvelables avec l'installation de 6.000 éoliennes et le remplacement des éoliennes existantes pour les renforcer d'ici à 2027.
Yannick Jadot veut aussi investir 10 milliards d'euros par an dans la rénovation thermique des logements passoires énergétiques, afin que les ménages modestes bénéficient d'un «reste à charge zéro».
Une autre mesure emblématique porte sur la mobilité. Yannick Jadot veut interdire la vente de véhicules neufs utilisant du carburant fossile en 2030. Il veut également investir quatre milliards d'euros supplémentaires dans le train pour ouvrir ou maintenir des petites lignes. Et pour l'aérien, les vols intérieurs seront interdits pour tout trajet pouvant être effectué en moins de quatre heures de train.
Côté agriculture, le candidat veut instaurer la règle «zéro artificialisation des sols» dans la construction, protéger le droit des animaux, interdire les élevages en cage. De même, le député européen appelle à la transformation de l'agriculture vers un modèle paysan.
Un volet social
Sur le travail, le candidat EELV souhaite une augmentation du smic de 10 % pour atteindre 1.500 euros net en 2027, avec une revalorisation du point d’indice. En parallèle, il demande l'ouverture de négociations salariales par branche.
Côté éducation, le candidat veut une «refondation de l'école» avec le recrutement de 65.000 enseignants, tout en augmentant les professeurs du pays «de 20%.»
Dans le domaine de la Santé, Yannick Jadot compte également lancer un plan d’urgence pour l’hôpital public en décrétant une reprise de la dette des hôpitaux d'Etat. Car après plus de deux ans de crise sanitaire, le candidat écologiste appelle à augmenter le nombre de lits disponibles et ce, en fonction des besoins réels de la population.
Enfin, un milliard d'euros seront débloqués dans la lutte contre les violences conjugales. Et à cela s'ajoute, sa volonté de rendre le congé parental identique pour les deux parents, soit seize semaines dont huit obligatoires.
Un début de campagne morose dans les sondages
A dix semaines du premier tour, le candidat EELV à la présidentielle est encore bas dans les sondages. Le dernier baromètre OpinionWay- Kéa Partners crédite Yannick Jadot de 5 % des voix, mardi 25 janvier.
En parallèle, Yannick Jadot figure parmi les sept candidats soumis au vote de la Primaire populaire qui a lieu en ce moment, et jusqu'a demain, dimanche 30 janvier. Et ce, alors qu'il a refusé d'y participer. Tout comme Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Anne Hidalgo (PS).