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Affaire Maëlys : le témoignage poignant de la mère de la fillette

Alors que le procès de Nordahl Lelandais s’ouvrira lundi 31 janvier pour le meurtre de la petite Maëlys, la mère de la fillette s’est confiée à CNEWS.

Jennifer De Araujo a écrit un livre intitulé «Maëlys» (éd. Robert Laffont) pour rendre hommage à sa fille, déplorant que dans cette affaire, Nordahl Lelandais ait pris plus de place que la fillette.

Dans l'ouvrage, elle revient notamment sur les derniers instants passés avec sa fille de 8 ans et demi lors de la soirée de mariage d'août 2017. Un moment qu’elle a raconté à Noémie Schulz, journaliste du service police-justice de CNEWS. Au cours de la soirée, la fillette était venue goûter le dessert sur les genoux de sa mère. «Je lui fais un bisou sur la joue et puis je lui dit ‘allez, va jouer, va t’amuser’. C’est la dernière fois que je la vois», relate Jennifer De Araujo.

Et de souligner : «Si on savait tout ça, on la garderait près de nous. Malheureusement on ne peut pas tout prévoir», notamment «qu’il y ait un prédateur dans la salle, qui rôde».

La mère est par ailleurs convaincue que sa fille n’est pas montée de son plein gré dans la voiture de Nordahl Lelandais. Quelques semaines plus tôt, lors des vacances familiales au Portugal, un incident avait marqué la famille. Les parents avaient eu très peur après avoir brièvement perdu de vue Maëlys. Ils avaient alors expliqué à la fillette qu’elle devait toujours leur dire où elle allait et qu’elle ne devait pas suivre n’importe qui.

«Je lui avait dit : ‘il ne faut pas monter avec des gens, même ceux qui disent qu’ils me connaissent. Il ne faut jamais aller avec eux. Il faut que tu me dises où tu vas. Il ne faut jamais monter avec des inconnus’», explique Jennifer De Araujo.

Autre élément équivoque, la maman avait expliqué à sa fille que si quelqu’un l’embêtait, elle devait le griffer. «Peut-être qu’elle l’a griffé, parce qu’il avait des griffures ce jour-là», dit-elle. Nordahl Lelandais, a assuré de son côté que ces marques avaient été causées par du jardinage.

«Un monstre»

La mère revient également sur l'interminable attente pendant les six mois qui ont séparé la disparition de Maëlys et la découverte de sa dépouille : «On attend. On se dit ‘Pourquoi c’est si long, pourquoi il ne dit pas’. On est frustré, on se sent impuissant parce qu’il ne parle pas». «C’est insupportable. On a toujours un petit espoir. On se dit que ca ne peut pas arriver, ce n’est pas possible qu’on ne la revoie plus jamais», poursuit-elle.

Alors que le procès va s’ouvrir dans quelques jours, la mère de famille ne redoute pas de revoir Nordahl Lelandais. Elle lui avait d’ailleurs parlé lors d’une reconstitution.

«Lorsque j’ai vu où il l’avait mis, je lui ai dit ce que je pensais de lui, que c’était un monstre et un pédophile, qu’il avait laissé ma fille dans la nature comme un déchet, qu’il était sans âme», nous raconte-t-elle.

L’affaire avait éclaté en 2017 lorsque Maëlys avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août en pleine fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin. Nordahl Lelandais avait été rapidement suspecté et mis en examen.

Au cours de l’enquête, une trace ADN de Maëlys avait été relevée dans le coffre de sa voiture. En outre, des captures d’une caméra de vidéosurveillance montraient le suspect partir de la soirée du mariage avec la petite fille avant de revenir plus tard dans la nuit, seul.

Six mois après la disparition, en février 2018, il avait finalement avoué avoir tué la fillette disant qu’il s’agissait d’un «accident». Il avait ensuite conduit les enquêteurs jusqu’à la dépouille de Maëlys, abandonnée dans la montagne.

Nordahl Lelandais sera jugé pendant trois semaines devant les assises de l’Isère, jusqu'au 18 février, pour «meurtre précédé d’enlèvement et séquestration».

Outre l'affaire Maëlys, l’ancien militaire a par ailleurs été condamné récemment à vingt ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, commis en avril en 2017. Il est en outre renvoyé devant la justice pour des «délits d'agressions sexuelles sur deux cousines mineures de 15 ans et pour détention et enregistrement d'images pédo-pornographiques».

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