Un déplacement aux airs de campagne. Emmanuel Macron se rend aujourd'hui et demain dans la Creuse puis la Haute-Vienne afin de vanter le bilan de son quinquennat pour les zones rurales.
S’il n’est toujours pas officiellement candidat à sa réélection, le chef de l’Etat va une nouvelle fois pouvoir profiter de sa situation pour rencontrer des Français et vendre son action, sans être toutefois considéré comme en campagne.
Après le Cher et l'Allier mi-décembre, puis l'Aisne et le Nord mi-janvier, il se rend cette fois dans la Creuse, à Ahun et Bourganeuf, puis mardi la Haute-Vienne, à Saint Léonard-de-Noblat, avant une escale très symbolique à Oradour-sur-Glane, pour décorer le dernier survivant du massacre commis par les nazis en 1944.
Selon l’Elysée, le président sera «à l'écoute» des Français mais ne devrait pas faire d'annonces.
Les déserts médicaux au programme
Il défendra cependant que son «Agenda rural», lancé en 2017, a été «réalisé ou engagé à 93,5%», selon ses équipes, qui reconnaissaient cependant qu'une partie est «encore en chantier». Le manque de médecins dans les campagnes ou l’existence toujours problématique de zones blanches dans certaines zones du pays sont notamment pointés du doigt.
La Creuse possède ainsi une des densités médicales les plus faibles de la région Nouvelle-Aquitaine. Le nombre de généralistes a diminué de 13% en 2017, a précisé l'Elysée. Ce sujet sera abordé par le chef de l'Etat lors d'une table ronde lundi à Bourganeuf.
L’enjeu est de convaincre les jeunes médecins diplômés de venir œuvrer dans les zones en sous-effectif. «Le président posera la question de passer à des étapes supplémentaires» pour les inciter à s'installer sur place car «les efforts faits pour créer des maisons de santé ne comblent pas le gap démographique», ont indiqué ses conseillers.
Le sujet a notamment été repris par la candidate LR Valérie Pécresse, qui a suggéré de créer une 4e année obligatoire dans les déserts médicaux pour les étudiants en médecine.
Un bilan à vendre
Le déplacement permettra à l'Elysée de mettre en avant la création de maisons France Services - 2.000 ont été ouvertes en France, qui regroupent chacune au moins neuf services publics (La Poste, Pôle emploi, l'Assurance maladie...) - ainsi que la création de postes de «volontaires territoriaux en administration», des emplois aidés par l'Etat à hauteur de 15.000 euros par an.
A Ahun, Emmanuel Macron se rendra dans un lycée agricole pour parler emploi des jeunes, à Bourganeuf il sera dans une maison de santé pluridisciplinaire, puis il visitera une des 19 maisons France Services de Haute-Vienne, avant un espace partagé à Saint-Leonard-de-Noblat.
Enfin, son déplacement se clôturera à Oradour-sur-Glane, où il décorera Robert Hebras, dernier survivant du massacre du 10 juin 1944.