Situé boulevard de Bercy, dans le 12e, un campement de fortune – dans lequel étaient installés près de 300 migrants – a été évacué ce mercredi 19 janvier, lors d'une opération de mise à l'abri conduite par les autorités la veille de la Nuit de la Solidarité.
«Ce matin, 275 personnes dont de nombreux jeunes, en famille ou isolés, ont été mis à l'abri. Merci à tous les services mobilisés pour cette opération à Bercy. Nous ne pouvons pas accepter que des enfants dorment dans nos rues», a ainsi communiqué Emmanuelle Pierre-Marie, la maire du 12e arrondissement de Paris.
Ce matin, 275 personnes dont de nombreux·ses jeunes, en famille ou isolé·es ont été mis à l'abri. Merci à tous les services mobilisés pour cette opération à Bercy. Nous ne pouvons pas accepter que des enfants dorment dans nos rues. pic.twitter.com/dJ9E3AZzLH
— Emmanuelle Pierre-Marie (@EPierreMarie) January 19, 2022
Au total, ce sont en effet 149 personnes en famille, 87 jeunes se déclarant mineurs et 40 hommes, qui ont pu quitter leurs tentes installées boulevard de Bercy pour être dirigés vers des centres d'hébergement d'urgence, a indiqué l'association France terre d'asile (FTDA), opératrice de l'Etat pour ces actions.
Essentiellement originaires d'Afrique, ces familles et jeunes «étaient à la rue depuis un mois» au moins, relève Pierre Mathurin, responsable parisien de l'association Utopia56, qui leur venait en aide dans la rue. S'il se félicite que ces personnes aient été prises en charge, il souligne également l'«hypocrisie» d'une évacuation «qui a clairement été menée en anticipation de la Nuit de la Solidarité».
Organisé chaque année par la municipalité parisienne depuis 2018, cet événement s'attache à effectuer un décompte précis du nombre de sans-abri. Cette année, elle doit avoir lieu dans la nuit du jeudi 20 janvier au vendredi 21 et doit permettre, pour la première fois, d'affiner le recensement de la population de l'Insee, qui coopèrera avec les agents des 27 villes organisant la Nuit de la Solidarité le même jour.
Le 17 décembre dernier, 105 migrants avaient déjà été évacués de leur campement situé près du canal de l'Ourcq et transférés vers des centres d'hébergement. Il s'agissait alors de la troisième opération de mise à l'abri successive en une semaine dans la capitale, alors que 237 personnes avaient été évacuées d'un tunnel également situé dans le 19e une semaine auparavant, tout comme 331 exilés présents sur un campement près de Bercy, dans le 12e.