Jugés peu satisfaisants sur le plan esthétique par le premier adjoint à la ville de Paris, Emmanuel Grégoire, les pieds d'arbres parisiens vont être revus. Fini donc les «grands parcs à cochons» prévient l'élu, qui a présenté ce mardi 18 janvier sa «nouvelle doctrine» afin d'améliorer l’aménagement et l'entretien de l'espace public parisien.
«Il y a près de 100.000 arbres d'alignement à Paris, or, chaque année, il faut en abattre 1,5 % parce qu'ils sont soit malades soit en fin de cycle de vie. Au total, cela fait 1.500 pieds d'arbres en renouvellement», explique Emmanuel Grégoire, dont la «nouvelle stratégie en matière de pieds d'arbres» s'appliquera désormais lorsqu'il faudra couper puis replanter un arbre dans la ville.
Avant, il s'agissait de retirer la grille qui se trouvait au pied de l'arbre afin de retirer l'arbre mort, puis de créer une fosse de 3 mètres sur 3, et de plus d'un mètre de profondeur afin de renouveler la terre, avant de planter une souche en maturité pour qu'un jeune arbre puisse s'y déployer. Un process qui dure «entre 2 et 3 ans», pendant lequel les pieds d'arbres deviennent de «grands parcs à cochons», déplore l'élu, qui admet que cette méthode n'était «pas satisfaisante sur le plan esthétique».
Un pavage en herbé autour des jeunes arbres
Désormais, «nous allons revenir sur un principe de pavage en herbé» réalisé autour de l'arbre, annonce le premier adjoint, qui explique que cet aménagement sera provisoire mais permettra, le temps que la jeune pousse s'ancre au sol, «à la terre de se tasser» tout en «facilitant l'entretien» du lieu.
A l'issue de ces 3 années, un aménagement définitif sera réalisé avec deux options : celle de la remise en état du pied d'arbre dans le respect du linaire avec la grille Davioud ou celle du retrait des pavés mais avec le maintien d'une bande débitumée, pour relier plusieurs pieds d'arbres entre eux et créer ainsi une allée végétalisée (voir ci-dessus).
Une nouvelle politique à laquelle la municipalité a décidé de consacrer 12,5 millions d'euros «dans les 3 années à venir», qui aurait pu sonner la fin du «Permis de végétaliser». Lancé en 2015, il autorise les Parisiens à fleurir les pieds d'arbres et à jardiner en pleine terre autour des arbres où le bitume avait été retiré. Une opération qui – excepté à de trop rares endroits – n'a pas rencontré le succès attendu et s'est soldée par un sentiment de mauvais entretien.
Mais ce jeudi 20 janvier, la municipalité parisienne – par la voix de son adjoint chargée de la végétalisation et de la biodiversité Christophe Najdovski – assure qu'il n'est pas question de mettre fin au «Permis de végétaliser», mais au contraire d'«encourager la végétalisation participative et le jardinage citoyen», et ce, «soit à travers les jardins partagés», «soit à travers le Permis de végétaliser», «tout en organisant un bon entretien de l'espace public».