Les uns assurent se soumettre à la loi de l'offre et de la demande, les autres réclament que le règlement soit respecté. L'installation d'une boucherie halal dans le centre d'Orly (94) semble poser un problème à la mairie, propriétaire des murs, qui menace de lancer une procédure judiciaire alors que le gérant refuse de vendre du porc.
En cause, selon la mairie d'Orly présidée par Christine Janodet (DVG), le non-respect des clauses du bail, qui stipule noir sur blanc que la boucherie doit être «un commerce assurant la vente de tous types de viande».
Or, Hamid Mounsi, le nouveau gérant de cette boucherie située du 42, rue du Commerce, dans le vieil Orly (94), ne vend pas de porc en raison de sa confession musulmane, selon les informations du Parisien.
Interrogé par CNEWS, il a assuré que la mairie avait été mise au courant du «type de marchandise» qui allait être commercialisé, lors d'une réunion tenue avant l'ouverture du commerce.
«Orly compte déjà 6 boucheries halal»
Un situation que regrette la municipalité qui rappelle qu'elle avait «spécifié dans le bail qu’il devrait s’agir d’une boucherie traditionnelle assurant la vente de tous types de viande. Nous n’avons rien contre les boucheries halal mais nous voulons maintenir une offre commerçante diversifiée sur la commune car Orly compte déjà six boucheries halal».
Et pas question de laisser tomber pour la municipalité qui compte bien se battre pour ce commerce, puisque la désormais seule et unique boucherie traditionnelle vendant du porc à Orly est située rue Jean-Racine dans un immeuble qui doit être démoli dans le cadre d'un projet d'urbanisme. Elle devrait ainsi bientôt fermer ses portes.
L'équipe de Christine Janodet vient donc d’envoyer une lettre de mise en demeure au nouveau gérant, afin qu’il se mette en conformité avec les clauses du bail. Et si celui-ci refuse, une résiliation du bail pourrait être la sanction. Une ineptie pour ce dernier, qui s'interroge : «la ville préférerait avoir un magasin fermé et un local vide plutôt qu’une boucherie vendant une belle viande de Rungis et qui répond à la demande des clients locaux ?».
«Nous voulons permettre aux gens d’Orly de continuer à pouvoir acheter du porc ailleurs qu’à Leclerc», a rétorqué la mairie au Parisien, ajoutant être prête à «aller jusqu’au contentieux».
Un risque Hamid Mounsi semble être prêt à prendre, alors que, selon lui, s'il se met à vendre du porc, il ne fera «plus que 20 % de chiffre d’affaires» et fermera «dans l’année».
Et d'assurer : «il y a beaucoup plus de clients musulmans ici. C’est la règle de l’offre et la demande qui régule le commerce, pas une mairie».