Alors que l’Hexagone traverse la cinquième vague de coronavirus, les conséquences se font sentir sur le pouvoir d’achat des Français, qui verront les tarifs de leurs mutuelles augmenter en 2022.
Après l'énergie, l'alimentation et les matières premières, c'est donc au tour de la santé de voir ses tarifs partir à la hausse. Une hausse d’environ 3,4%, que les Français pourront constater cette année, et qui est supérieure à celle de 2021 (+ 2,6%). Et ce malgré la demande, mi-octobre, du ministre de la santé Olivier Véran concernant la restitution des économies réalisées pendant les confinements, via une lettre adressée aux complémentaires santé.
Entre 2020 et 2021, il y a eu en effet beaucoup moins de visites chez le médecin, les Français renonçant aux soins durant la première vague de la pandémie. Les mutuelles ont également pu faire des économies grâce aux téléconsultations qui se sont multipliées.
Les mutuelles réagissent
La Mutualité Française, syndicat professionnel des mutuelles, a de son côté minimisé cette hausse, précisant que ces 3,4% de cotisations supplémentaires restaient malgré tout inférieurs à ceux des dépenses de l'assurance maladie, hors Covid, se chiffrant à 3,8%. D’après l’étude annuelle réalisée par ce syndicat auprès de 32 mutuelles et concernant 17,1 millions de Français, seuls «2% de la population couverte par une mutuelle verront leurs cotisations augmenter de plus de 6% en 2022». Pour la moitié des mutuelles ayant participé à l'étude, «le taux d’augmentation des cotisations est en moyenne inférieur à 2,4% et pour 3,6 millions de personnes les cotisations n’augmenteront pas».
#CommuniquéDePresse | Des cotisations qui augmentent avec les dépenses de #santé des Français https://t.co/tIEU7Se9Ic
— Mutualité Française (@mutualite_fr) January 7, 2022
Selon la Mutualité Française, les causes proviennent principalement de «l’année 2021, qui a été atypique avec une augmentation inédite des dépenses de santé. Ces coûts se sont répercutés sur les mutuelles qui ont remboursé 6% de prestations de santé supplémentaires en 2021 par rapport à 2019 pour un montant total de 900 millions d’€, portant les remboursements des mutuelles à 16 milliards d’€.»
«Les cotisations ont toujours évolué au même rythme que les prestations qu'elles servent», précise l'organisme, qui, plus globalement, pose un constat plus structurel que conjoncturel : vieillissement de la population, soins de plus en plus coûteux en raison d'innovations technologiques, et développement des maladies chroniques.