Dans son troisième baromètre, publié ce mercredi 22 décembre 2021, l’Unédic met en évidence le regard que les Français portent sur le chômage mais également sur les chômeurs.
Si la situation sanitaire se dégrade, les Français restent optimistes pour leur avenir professionnel mais aussi pour l’évolution du marché de l’emploi. Cependant, malgré cet optimisme, ils ont une vision paradoxale du chômage. En effet, 68% des Français sont touchés de près ou de loin par le chômage. Ils sont même 47% à avoir déjà vécu une période de chômage dans le passé et 12% à en connaître une actuellement.
Une très large majorité des personnes interrogées (94%) estiment d’ailleurs que le chômage peut toucher tout le monde. En dépit de cette proximité avec le chômage, les Français ont un regard dur sur les demandeurs d’emploi. En 2021, 43% des Français estiment que cette situation de chômage est de la responsabilité du demandeur d’emploi. Ce sont 7 points de plus qu’en septembre 2020, lors de la publication du volet 2 de ce baromètre.
Le chômage, une situation subie
Les soupçons des Français à l’égard des chômeurs sont également en hausse. Ils sont 48% à considérer que ces derniers ne cherchent pas d’emploi (+3%). Cette absence de recherche découle de plusieurs facteurs selon eux, comme la peur de perdre les allocations chômage (55%) ou bien le manque de concessions dans les critères de recherches (59%). 39% des Français estiment alors que les chômeurs sont des assistés, un chiffre qui reste stable depuis 2020.
Cependant, si le regard des Français sur les demandeurs d’emploi est dur, paradoxalement 75% d’entre eux estiment que cette situation est davantage subie que choisie. Cette large majorité recule tout de même de 3 points par rapport à septembre 2020.
Le difficile regard des autres pour les demandeurs d’emploi
Cette situation est complexe pour les chômeurs qui souffrent du regard que leur porte la société. Entre 25% et 50% des chômeurs estiment avoir fait l’expérience de mépris. Ils sont 23% à être traités de «paresseux», 26% ont déjà entendu le mot «assisté» pour les qualifier. Ce sentiment d’être dénigré est en hausse.
Les questions sur les recherches d’emploi sont également très fréquentes : 46% des chômeurs confient avoir été «questionnés avec insistance» et 45% remarquent qu’ils ne sont pas crus lorsqu’ils expliquent chercher un emploi de façon active.
Les demandeurs d’emploi gardent cependant une bonne image d’eux, puisque 83% se voient comme persévérants dans leurs recherches de travail.
L’importante place du travail en France
Cette perception mitigée du chômage s’explique par l’importance de la place du travail dans la société française. En effet, 81% des Français estiment que le travail occupe une place importante dans leur vie. Pour les demandeurs d’emploi, cette importance est ressentie par 88% d’entre eux.
L’importance du travail est divisée en plusieurs facteurs. Sans grande surprise 58% des Français estiment que le travail est important car il permet de subvenir aux besoins vitaux. Pour 51% d’entre eux, il permet de faire ce que l’on aime. Le sentiment d’utilité qu’apporte le travail est partagé par 43% des Français.
un Marché du travail en bonne santé
Le baromètre de l’Unédic se penche également sur l’avenir du marché de l’emploi et la perception des Français sur ce point. Le sentiment qu’il y a une dégradation de la situation est présent chez 49% des Français. Une part importante qui connaît cependant une diminution de 24 points en 15 mois.
Les Français sont partagés quant à l’évolution de la situation dans les douze prochains mois : 36% estiment que la situation restera inchangée d’ici à un an, alors que 33% tablent sur une amélioration du marché de l’emploi. Un peu moins d'un tiers (31%) des Français pensent cependant que la situation va à nouveau se dégrader au cours de la prochaine année.
Malgré cette vision en demi-teinte, en moyenne 73% des Français actifs estiment que leur secteur se porte bien «en sortie de crise». Une nuance doit cependant être apportée pour les secteurs de la restauration et de l’hébergement pour lesquels 50% estiment que le secteur se porte bien contre 50% qui estiment le contraire.