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Paris : qu'est-ce que la Maison Bakhita, qui accueille les migrants dans le 18e ?

La Maison Bakhita a été inaugurée le 25 septembre dernier. La Maison Bakhita a été inaugurée le 25 septembre dernier. [© Diocèse de Paris]

En plein cœur de la capitale, le diocèse de Paris a ouvert un lieu unique d'accueil, de formation et d'entraide à destination des personnes migrantes. Là, avec un an de retard en raison de la situation sanitaire, jusqu'à 70 d'entre elles participent déjà à des ateliers.

Installée au 5 ter, rue Jean Cottin (18e) dans un immeuble appartenant au diocèse de Paris, la Maison Bakhita est née, dès 2018, de l'envie de répondre à l'appel du Pape François, qui avait estimé le 21 février 2017 qu'il s'agissait «d’un devoir de justice, de civilisation et de solidarité [...] d’accueillir, protéger, promouvoir et intégrer» toute personne migrante.

Pour le diocèse de Paris, il s'agissait donc de créer un centre de ressources, un véritable «réseau de partenaires» selon la présidente du lieu, Anne Duthilleul, qui permettrait de proposer un projet différent de ce que les associations et les paroisses qui viennent en aide aux migrants leur offrent déjà.

Pour Isabelle Cauchois, la directrice du lieu, il s'agit en effet d'«apporter un offre qui complète ce que les associations de premier accueil proposent». «Nous n'avons pas de travailleurs sociaux, nous ne proposons pas d'hébergement, mais un développement intégral avec un accompagnement pour les aider à mieux s'intégrer dans la société».

Des ateliers sur inscription

Pas question donc de servir de «premier accueil» pour ces migrants, mais de les intégrer à un programme plus long, dès à présent ouvert à environ 70 personnes. Là, celles-ci pourront accéder gratuitement à divers ateliers pour apprendre le français, trouver une formation ou encore développer des relations sociales. Une crèche (moyennant une somme modique) y sera également disponible.

Au total, une quinzaine d'activités ont été mises en place dans le courant du mois d'octobre, à des horaires répartis tout au long de la semaine, s'étalant de 9h à 22h. Parmi elles, un atelier accompagnement vers l'emploi, des ateliers de couture, une permanence numérique ou encore des cours de peinture. Une formation de cuisine est également proposée, en vue d'une intégration socio-professionnelle.

Pour y assister, l'inscription est obligatoire. Mis en relation ou se présentant par lui-même, le migrant pourra ainsi s'inscrire à l'activité de son choix, en tout cas celle qui correspondra le plus à ses besoins. Le profil des 90 inscrits ? «Pour l’instant, les trois quarts sont des hommes, dont pas mal d'Afghans et plus de la moitié ont moins de 30 ans», explique Isabelle Cauchois, qui dirige la structure.

Lors de l'inaugration de la structure en septembre, Mgr Benoist de Sinety, le vicaire général du diocèse de Paris [qui a quitté ses fonctions depuis, ndlr], expliquait son fonctionnement : «cette maison est destinée à accueillir d'une part les personnes migrantes qui sont déjà prises en charge par une association, par une paroisse, par une structure, qui les envoient à la Maison Bakhita où elles trouveront une formation pour mieux s’insérer dans la société française».

D'autre part, la Maison Bakhita a également été pensée «pour permettre à ceux qui veulent travailler auprès des migrants de venir dans cette maison pour se mettre en réseau les unes avec les autres», selon lui et ainsi «se former et apprendre à travailler avec ces personnes là». Au total, 75 bénévoles travaillent déjà au quotidien dans cette structure, capable d'accueillir une centaine de personnes au quotidien.

Une structure indispensable ?

«Des structures comme la Maison Bakhita sont indispendables pour le public qu'elles accueillent [...] mais c'est aussi une richesse pour le quartier», avait également témoigné le maire du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, qui évoque «une démarche ultra vertueuse». L'élu se dit «convaincu que le travail fait auprès des réfugiés bénéficiera aussi bien aux réfugiés qu'à l'ensemble des habitants du quartier», dans la mesure où les migrants non accompagnés se retrouvent trop souvent à la rue.

Selon lui, «trouver des solutions pour éviter que ces personnes se retrouvent à la rue» est un élément indispensable, une «brique essentielle pour la tranquilité publique».

La Maison Bakhita a trouvé de nombreux financements, de la part du diocèse de Paris, mais également de la région Ile-de-France, de la Mairie de Paris, de la fondation Notre-Dame – qui a lancé un appel aux dons dédié – ainsi que d'autres fondations privées.

«Nous avons également été lauréat du plan France Relance du ministère de la Santé, qui a soutenu le projet», se félicite Isabelle Cauchois, qui confie néanmoins être «toujours à la recherche de nouveaux soutiens».

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