Alors que le projet de réaménagement de l'intérieur de Notre-Dame de Paris vient d'être validé par la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), la fondation Notre-Dame a lancé un appel aux dons, deux ans et demi après son incendie, pour récolter les 4,7 millions d'euros nécessaires à la réalisation de ce nouvel aménagement.
«La renaissance de Notre-Dame est un projet considérable qui ne s'arrête pas à ses murs. Il faut désormais s'occuper des aménagements intérieurs», a ainsi communiqué la fondation Notre-Dame, soulignant qu'une partie de son financement – non prise en charge par la souscription nationale – restait donc encore à trouver.
«La mise en lumière, l'installation du son, l'extension de l'orgue de chœur, le remplacement du mobilier détruit... sont les projets, non couverts par la souscription nationale, destinés à faire revivre la cathédrale Notre-Dame de Paris aux visiteurs au moment de sa réouverture», peut-on encore lire.
Des dons à collecter avant 2024
Au total, six projets doivent être réalisés avant la réouverture de la cathédrale au public d'ici à 2024. Cinq d'entre eux ont été budgétés à environ 6 millions d'euros, dont 4,7 millions d'euros encore à trouver et 1,3 million d'euros de dons déjà récoltés. Le sixième – l'extension de l'orgue de choeur – a déjà été financé à hauteur de 1,2 million d'euros.
Parmi ceux à financer : le remplacement du mobilier liturgique (tabernacle, bancs...), la rénovation des 12 chapelles entourant la nef, l'achat des équipements de mise en lumière et de son, la reconstruction du reliquaire de la Couronne d’épines et l’aménagement d’un espace de prière associé ou encore la rénovation complète de la présentation du Trésor de Notre-Dame, qui sera installé dans une salle entièrement rénovée.
Et l'ambition de ce projet – «fruit d’une réflexion» conduite par l'archevêque de Paris [qui a démissionné depuis, ndlr], Mgr Michel Aupetit, et une équipe choisie par le diocèse et dirigée par le Père Gilles Drouin, directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie (ICP) et théologien – est immense. Celle «de rouvrir la cathédrale au culte, conformément à sa vocation de toujours» mais aussi «de proposer aux millions de personnes qui visitent Notre-Dame chaque année une initiation à sa mission première».
«prier», «accueillir» et «initier»
Selon Mgr Georges Pontier, l'administrateur apostolique de l'archidiocèse de Paris, ce projet «vise à répondre à trois défis principaux» : «Prier et célébrer», «accueillir» et «initier». De fait, si la mission première de la cathédrale est, selon la fondation, de «rassembler le peuple chrétien», elle doit désormais accueillir une «majorité des visiteurs [provenant] de pays de culture étrangère au monde chrétien», tout en n'oubliant pas ce pourquoi elle a été conçue : «chanter la gloire de Dieu, par l’art et la musique, en particulier dans la liturgie».
«Notre-Dame est à la fois église, cathédrale, monument historique, monument national, internationalement connu. L’incendie du 15 avril 2019 a rappelé l’incroyable attachement à Notre-Dame et, depuis, les équipes mises en place par le diocèse sont guidées par la volonté de continuer l’histoire pour redonner vie à cet édifice dès 2024 et pour les siècles à venir», a ajouté l'archevêque.
«Notre priorité est de continuer à permettre, à ceux qui entrent dans Notre-Dame, qu’ils viennent tous les dimanches ou qu’ils y entrent pour la première fois, qu’ils soient Parisiens ou non, catholiques ou non, d’y prier, d’y participer à l’Eucharistie, de s’émerveiller devant sa beauté», a en outre fait savoir Mgr Patrick Chauvet, le recteur de Notre-Dame-de-Paris.
Le chantier sur le point de démarrer
Pour rappel, la souscription nationale, lancée par la loi de juillet 2019, a permis de recueillir 853 millions d'euros de dons et promesses de dons de particuliers et d'entreprises français et internationaux. C'est un établissement public, spécialement créé, qui est chargé du chantier de sécurisation et de restauration dans son ensemble.
Plus de 150 millions d'euros – sur les 165 estimés au départ – ont d'ores et déjà servi à la sécurisation du chantier de Notre-Dame, achevé cet été. Une étape primordiale avant le début de la reconstruction, qui a notamment permis le démontage de l'échafaudage qui était en place lors de l'incendie. Le chantier de restauration à proprement parler doit démarrer cet hiver.