Les bureaux de vote n'ouvriront qu'au mois d'avril prochain mais, pour les Français, il est déjà temps de réfléchir au scrutin présidentiel à venir. Et si certains sont encore dans l'indécision, pour plus de six électeurs sur dix le choix est à l'inverse déjà fait à en croire les résultats d'un sondage CSA pour CNEWS dévoilé ce jeudi 9 décembre.
Dans le détail, parmi ceux qui ont répondu «oui» (66%) à la question «Savez-vous pour quel(le) candidat(e) vous allez voter pour l'élection présidentielle ?», 38% se disent absolument sûrs de leur choix.
Les 28% restants ayant répondu par l'affirmative sont plus mesurés, s'estimant susceptibles de changer d'avis d'ici là.
Enfin, 34% des interrogés ont tout simplement répondu «non» à la question posée. A ce stade, les choix fermes et définitifs existent donc, mais ne sont pas la règle.
Il faut dire qu'à quatre mois de l'élection présidentielle l'hésitation a encore toute sa place, ne serait-ce que parce que tous les candidats ne sont, a priori, pas encore déclarés. Le président sortant Emmanuel Macron, qui tient ce jeudi une conférence de presse consacrée à l'Europe, n'a en effet toujours pas officiellement annoncé sa candidature, pourtant attendue.
Les sondages, qui se suivent et ne se ressemblent pas toujours, peuvent aussi alimenter l'incertitude. Ce mercredi 8 décembre notamment, une enquête Elabe donnait Valérie Pécresse, tout juste désignée candidate Les Républicains, comme la future présidente française, gagnante contre Emmanuel Macron au second tour. Avec 20% des intentions de vote au premier tour du scrutin, la candidate se voyait ainsi créditée de 11 points supplémentaires par rapport au précédent sondage de cet institut, réalisé les 23 et 24 novembre. Soit il y a deux semaines seulement.
Des disparités entre hommes et femmes
D'après les résultats de cette enquête CSA pour CNEWS, les hommes sont plus enclins à juger leur choix définitif que les femmes. A ce stade précoce de la campagne, 44% des interrogés masculins sont déjà convaincus qu'ils ont leur candidat et ne changeront pas d'avis, contre 33% des femmes. A l'inverse, 44% de ces dernières disent ne pas savoir pour qui voter, contre seulement 22% pour les premiers. Les indécis sont en revanche plus nombreux chez les hommes, à 34% contre 23%.
L'âge semble aussi avoir son importance puisque les «oui» fermes et définitifs sont les plus nombreux, à 47%, chez les 50-64 ans et les 65 ans et +. A l'opposé, les 18-24 ans comptabilisent le plus de «non» (58%) à la question «savez-vous pour quel(le) candidat(e) vous allez voter pour l'élection présidentielle ?». La catégorie socioprofessionnelle des interrogés ne semble en revanche pas déterminante, avec une répartition semblable du «oui» et du «non» chez les CSP+, CSP- et inactifs.
Sur l'échiquier politique, le «oui» est plus présent à droite (84%), et en particulier à l'extrême droite (90%), puis au centre (82%) et moins à gauche, même s'il y est aussi majoritaire, à 71%. On remarque que les choix définitifs, appartenant aux électeurs qui ont un candidat favori et ne pensent pas en changer d'ici avril, sont plus fréquents aux extrêmes. Le Rassemblement national et Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, sont champions en la matière, avec respectivement 70% et 65% de «oui» fermes. Ils sont talonnés par la gauche radicale, à 60%, et notamment La France insoumise (63%).
Ces tendances ne constituent évidemment pas une prévision du résultat du scrutin mais donnent une indication, à un instant T, des dynamiques et intentions entourant la campagne et la future élection présidentielle. Reste bien sûr à savoir si les Français se mobiliseront en masse au mois d'avril.
Cette étude CSA a été réalisée du 7 au 8 décembre, sur un échantillon représentatif de 994 personnes, par questionnaire auto-administré en ligne.