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Election présidentielle : Jean-Luc Mélenchon prône «la rupture» et une société de l'«harmonie»

«Notre carte d'identité c'est la rupture avec ce monde», lançait Jean-Luc Mélenchon, ce dimanche 5 décembre à La Défense, face au public venu assister à son premier grand meeting de campagne. Le candidat à l'élection présidentielle, chef de la France insoumise (LFI), a présenté son projet, celui d'une société de l'«harmonie».

Sur scène, Jean-Luc Mélenchon était accompagné de 100 personnes de la France insoumise et 100 autres issues de la société civile, tous membres de son «parlement de l'Union populaire». Le candidat a justifié leur présence en expliquant que, selon lui, l'union à gauche ne se fera pas depuis le sommet, mais depuis la base. Passant en revue ses différents adversaires à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a estimé être le seul porteur d'un «grand changement».

Un discours qui n'est pas sans rappeler celui d'Eric Zemmour, qui se réclame lui aussi d'une «rupture» avec la société actuelle. Jean-Luc Mélenchon se positionne néanmoins en opposition franche avec le polémiste, le qualifiant même d'«ennemi du genre humain». «La France ce n'est pas l'extrême droite. La France c'est la sécurité sociale, c'est la santé publique, c'est l'émancipation, c'est l'école, c'est la recherche, c'est le partage !», s'est-il exclamé devant les 3.000 personnes rassemblées ce dimanche, plus 1.500 autres réunies dans une salle attenante, selon LFI.

L'urgence sociale

Le candidat de la France insoumise a présenté la question sociale comme le coeur de son programme, jugeant que les «destructions» en la matière ont atteint un tel niveau en France qu'il s'agit à présent de «tout reconstruire».

L'hôpital public, d'abord, «que 180.000 personnes ont quitté tant il est dévasté» et pourtant «indispensable». L'école publique également qui, selon les mots du chef des Insoumis, a été «saccagée», alors même qu'elle nous «rend meilleurs». C'est elle «qui nous permet de nous émanciper, c'est-à-dire de nous libérer du pire de tout : les préjugés, le racisme mais aussi l'ignorance». Citant les trop nombreux féminicides enregistrés ces dernières années qui auraient selon lui pu «être évités», Jean-Luc Mélenchon a également souligné l'urgence de reconstruire la justice française.

Annonçant une «loi d'urgence sociale», s'il est élu président de la République, le chef des Insoumis a également évoqué la «juste revendication du partage de la richesse». En substance, ce texte viserait à faire en sorte que «ceux qui ont beaucoup gagné pendant la crise paient beaucoup pour la réparer». En matière de politique sociale, Jean-Luc Mélenchon promet également des «prix de première nécessité» bloqués, un SMIC et des minimas sociaux «augmentés» ainsi qu'une «allocation d'étude de 1.000 euros par mois». Le candidat plaide aussi pour la réduction du temps de travail, avec un départ à la retraite à 60 ans.

«L'ère de la pandémie»

Concernant le volet de la crise sanitaire, Jean-Luc Mélenchon s'est montré plutôt alarmiste, affirmant que «nous allons vivre dans l'ère de la pandémie permanente aussi longtemps que nous ne mettrons pas un terme à la cause» de ce phénomène. Accusant notamment l'élevage intensif, Jean-Luc Mélenchon a plus largement blâmé le capitalisme, assurant que Sanofi «a renoncé à analyser la famille des coronavirus en 2004 (...) parce que ça prenait trop de temps à faire rentrer des produits [là-dessus] sur le marché».

Fustigeant la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement d'Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a notamment qualifié le pass sanitaire de «mesure stupide». Il «vous fait croire que vous n'êtes plus en danger» et «installe petit à petit une société du contrôle permanent». Défendant les gestes barrières et la vaccination, le chef des Insoumis refuse néanmoins que la France se transforme en «caserne».

Il demande par ailleurs à ce que les tests de dépistage du Covid-19 «redeviennent gratuits pour que chacun puisse en responsabilité, vacciné ou pas» assister, en famille, aux fêtes de fin d'année. A l'échelle mondiale, il défend la levée des brevets liés aux vaccins anti-Covid, afin que «tout le monde ait accès» aux injections.

L'impératif écologique

L'«harmonie» mise en avant par le candidat de la France insoumise est aussi celle à entretenir avec la nature. Qualifiant la récente COP 26 de «catastrophe», Jean-Luc Mélenchon estime que cette conférence mondiale sur le climat n'a été faite que de «paroles, de paroles et de paroles».

«Non seulement ils ne font rien (...) mais ils veulent renforcer le nombre d'installations nucléaires dans le pays», a-t-il critiqué. Or, le candidat d'extrême gauche estime que «le danger existe» en matière de nucléaire. «Ces centrales avancent dans le temps, 17 d'entre elles ont dépassé la limite des 40 ans, alors nous sommes dans la zone du danger», a-t-il insisté.

Pour lui, il est impératif de faire concorder les «cycles de la prédation humaine» avec ceux de la nature, évoquant une «responsabilité» de l'Homme «à l'égard de tout le vivant». Dans cet esprit, Jean-Luc Mélenchon veut rompre avec la Politique agricole commune et développer massivement le bio. «Avec nous il n'y aura plus de ministère de l'Agriculture, mais un ministère de la production alimentaire», a-t-il déclaré.

Un «trou de souris»

A l'approche de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon  a encouragé ses soutiens à se mobiliser pour un «sprint» engagé «à partir du 10 janvier». Evoquant un «trou de souris» dans laquelle la France insoumise devra se glisser pour parvenir au second tour de la présidentielle, le candidat, crédité de 7,5 à 10% des intentions de vote dans les sondages, croit en ses chances.

«Il n'y a qu'un combat qu'on est sûr de perdre, c'est celui qu'on ne mène pas», a-t-il lâché, avant de donner rendez-vous à son public le 20 mars prochain, pour un «grand rassemblement» en plein air.

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