Détention d'animaux sauvages dans des conditions douteuses ou encore accueil du public sans autorisation... Le cirque Europa, installé à Trappes (78) depuis quelques jours, est dans le viseur de la municipalité, qui a interdit le spectacle et demande aux habitants de ne pas se rendre sur place.
Tout a commencé ce week-end dernier, lorsque l'association de défense de la cause animale Paris Animaux Zoopolis (PAZ), qui faisait état d'importants manquements du côté de ce cirque qualifié de «voyou», avait interpellé le préfet pour qu'il intervienne. «Après Argenteuil (95) et Neuilly-sur-Marne (93), encore une fois le cirque Europa ne tient pas ses engagement et passe en force», pouvait-on lire dans un communiqué de l'association, soulignant que, désormais installé à Trappes (78), le cirque ne respectait pas les termes de l'autorisation d'occupation délivrée par la municipalité.
Une information confirmée par l'équipe du maire Ali Rabeh, qui a fait savoir que «les exploitants du cirque [...] ne se sont pas conformés à leurs obligations légales», empêchant notamment la municipalité de «vérifier les conditions de sécurité». «Nous vous demandons de ne pas fréquenter les abords de cet établissement et de ne pas se rendre sur place, risques de débordements», peut-on lire dans un communiqué diffusé par la Mairie de Trappes, à l'encontre de ce cirque finalement interdit.
Des méthodes décriées
En cause ? L'ouverture du cirque au public dès ce week-end et ce, alors même que la commission de sécurité de la Ville de Trappes n'avait pas encore pu passer vérifier les installations, ainsi que la détention de fauves dans des cages de camion, alors que la loi oblige les cirques, lorsqu'ils ne sont pas en train de voyager, à mettre ces animaux dans des cages plus grandes, à l'air libre.
Ce mercredi 8 décembre, des rumeurs relayées sur les réseaux sociaux avaient même fait état d'un tigre lâché en liberté dans les rues de Trappes (78). Une blague de mauvais goût, mais qui soulève des interrogations quant au recours aux animaux sauvages dans des spectacles itinérants, organisés dans de grandes villes.
En septembre 2020, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait annoncé plusieurs mesures en faveur du «bien-être de la faune sauvage». Parmi elles, l'interdiction de la détention d’animaux d’espèces sauvages dont le degré d’incompatibilité de la détention en itinérance avec leurs besoins est important (notamment les fauves, les singes, les ours ou encore les loups...).
Interpellée très tôt par l'association PAZ et par des administrés, la municipalité trappiste avait d'ailleurs déjà fait enlever toutes les publicités déposées par le cirque dans l'espace public, considérant cela comme de «l'affichage sauvage». Une action saluée par PAZ qui avait «félicité la mairie de Trappes», mais exigeait désormais «l'intervention de la préfecture des Yvelines».
Encore un fois les élu-es locaux sont abandonnés par l'Etat. #Trappes #NeuillySurMarne...
Les cirques avec animaux sont-ils au dessus des lois en France ? @GDarmanin @alaingriset @barbarapompili @EmmanuelMacron
Soutien à la Mairie de @villedetrappes.#cirqueSANSanimaux https://t.co/rTyaU0hpCA— PAZ (@ParisZoopolis) December 5, 2021
Après avoir menti sur la présence des animaux sauvages à #Argenteuil et #NeuillySurMarne, le cirque avec animaux Europa récidive à #Trappes
PAZ soutient la Mairie de @villedetrappes @sgrandgambe et demande au @Prefet78 d'expulser ce cirque voyou
Stéréotypies pic.twitter.com/T2xtBkgYtn— PAZ (@ParisZoopolis) December 4, 2021
Pour Amandine Sansivens, co-fondatrice de l'association PAZ, le cirque Europa est un «cirque voyou». De manière générale, l'association reproche aux cirques de «détenir des animaux sauvages», qu'ils les fassent intervenir dans leur spectacle ou non. «Nous dénonçons le fait que ces animaux sont des attractions, des jouets et qu'ils sont trimbalés de ville en ville et ce, alors même que la loi interdit d'ici à 7 ans la détention d'animaux sauvages s'ils sont utilisés dans un cadre itinérant».
Mais selon elle, «les cirques en viennent à mentir». «Certes, ils ne font pas de spectacle avec [les animaux sauvages], mais ils les emmènent quand même, car ils sont incapables de les mettre ailleurs. Du coup, ils ferment le camion au trois-quarts – comme c'était le cas à Cugnaux, en Haute-Garonne – pour ne pas que l'on puisse voir les fauves de l'extérieur», explique cette militante de la cause animale, qui a fait savoir que ce dimanche à Trappes, les fauves avaient été utilisés durant le spectacle. Et ce, alors même que le spectacle était interdit.