À l'appel de l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), une manifestation a été organisée à 13h30 ce lundi 13 septembre, place Joachim du Bellay, à Paris, pour dénoncer l'utilisation de méthodes létales pour lutter contre les rats.
«Parce qu'ils souffrent, il est grand temps de cesser d'empoisonner massivement les rats et d'expérimenter d'autres méthodes», lance PAZ, qui souhaite «sensibiliser les passants» à l'existence de ces rongeurs et «changer le regard» que l'on porte sur eux. Mais c'est surtout la municipalité parisienne que l'association vise avec cet happening, espérant que celle-ci accepte de se mettre autour de la table et d'étudier le recours à des méthodes non létales.
Anti-coagulants, gaz carbonique, pièges à alcool... Aujourd'hui, l'association considère que «les animaux souffrent» et que «les méthodes sont peu efficaces». «Tout ça coûte énormément d'argent mais pour quels résultats ?», s'interroge Amandine Sanvisens, fondatrice de l'association PAZ, qui estime qu'on pourrait très bien réfléchir à des méthodes plus douces, telles que la contraception.
Il est urgent de modifier radicalement l'approche et le discours des institutions sur les #rats qui favorisent les peurs irrationnelles.
Nous demandons la mise en place d'un groupe de travail piloté par la Ville de #Paris pour penser et expérimenter des méthodes non létales. pic.twitter.com/w5A6LxBqMf— PAZ (@ParisZoopolis) September 13, 2021
Vers la mise en place d'un groupe de travail ?
Dans cette optique, plusieurs associations de protection animale – telles que PAZ mais aussi L214, la Fondation Brigitte Bardot ou encore la SPA – avaient écrit le 9 août dernier à la maire de Paris, Anne Hidalgo, lui demandant «la mise en place d'un groupe de travail destiné à penser des méthodes non létales et éthiques, aussi bien en amont pour limiter la prolifération des rats qu'en aval». Un courrier resté sans réponse.
Ensemble, elles plaident en effet pour le lancement d'un véritable travail de recherche, qui serait «piloté par la Mairie» et «constitué d’experts», tels que des «biologistes, urbanistes, architectes, vétérinaires, éthologues, associations de protection animale, entreprises innovantes», et dont l'«objectif» serait ainsi «de trouver et d’expérimenter» de nouvelles méthodes de lutte contre les rats, sans forcément avoir à les tuer.
L'objectif étant, selon Amandine Sanvisens, «d'avoir une réflexion apaisée sur cette question» et «d'en apprendre plus sur le comportement des rats à Paris», et ce, pour réussir à «agir en amont» pour éviter la prolifération des rats. Et de prendre l'exemple de la gestion des déchets : «aujourd'hui, seules 10 % des poubelles de rues sont hermétiques. Ça a un coût, c'est sûr, mais il faudrait qu'elles le soient toutes».
Pour rappel, la municipalité parisienne avait lancé un plan de dératisation de 1,5 million d'euros en décembre 2016, privilégiant des mesures curatives et préventives, en plus des actions quotidiennes de la ville. A l'époque, des abris-bacs et des grilles anti-rats avaient été déployés dans les jardins de la ville, ainsi que 3.500 poubelles hermétiques, et le recours aux méthodes létales (pièges à alcool, carboglace...) s'était intensifié.