Pleine de bonne volonté, la région francilienne est néanmoins une mauvaise élève en ce qui concerne le recyclage des déchets plastiques. Ceux-ci ne seraient en effet recyclés qu'à 14 % en Ile-de-France, contre 24 % en France, selon une étude de l'Observatoire régional des déchets (Ordif) dévoilée par le JDD ce dimanche 28 novembre.
Selon l'étude, les entreprises et les ménages franciliens jettent 860.000 tonnes de déchets par an, dont seulement 120.000 tonnes sont recyclées. Le reste est enfoui en décharge (34 %), incinéré pour être revalorisé sous forme d'énergie (43 %) ou disséminé dans l'environnement. Il existerait également une part infime – mais tout de même choquante – de 2 % de déchets plastiques abandonnés dans la nature, soit 17.000 tonnes par an en Ile-de-France.
Des chiffres très bas finalement, surtout lorsque l'on apprend par l'étude que le recyclage des déchets plastiques et plus de deux fois plus élevés ailleurs, et atteint 34 % en France et 32 % en Europe en moyenne. Alors pourquoi une telle différence avec les autres régions françaises et les autres pays européens ?
Seuls 8 % des emballages ménagers sont recyclés
Selon l'Ordif, les trois quarts des déchets plastiques collectés en région parisienne sont des emballages, dont la quasi-totalité (90 %) ne sont pas recyclés. De fait, selon l'étude, seuls 30 % des emballages professionnels et 8 % des emballages ménagers sont aujourd'hui envoyés au recyclage.
De fait, la région francilienne ne serait dotée que de 2 générateurs capables de laver, broyer et fondre en granulés les déchets plastiques en vue d'une réutilisation. Et ce, alors même qu'il existe jusqu'à 58 centres de tri répartis dans toute l'Ile-de-France.
«L'état des lieux n'est pas très bon», a en effet admis Yann Werhling au JDD. Le vice-président de la région chargé de la transition écologique assure pourtant que la région «collecte plutôt bien» les déchets, concédant tout de même que «2 % des plastiques qui échouent dans la nature c'est encore trop», mais confie qu'elle «recycle mal».
Pour lui, la solution réside donc ailleurs, notamment «en encourageant les initiatives innovantes» et «en favorisant les expérimentations». Pour cela, deux appels à manifestation d'intérêt (AMI) ont été lancés par la région, dont le premier vise «à généraliser le vrac» et «à massifier la consigne» et dont le second aimerait faire coopérer les entreprises entre elles, afin que «les déchets des unes deviennent les matières premières des autres».
Ce dimanche soir, l'élu écologiste invitait à aller encore plus loin et poussait même tout le monde à se passer carrément du plastique, «surtout dans les emballages et s’il est à usage unique». «L'Ile-de-France s’y met et tout le monde doit s’y mettre», expliquait-il sur Twitter.