Alors qu’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports en commun dans la région francilienne, prévoit de rester à 90 % du trafic en 2022, des élus commencent à monter au créneau contre la réduction de l’offre. C'est notamment le cas de David Belliard, qui dénonce ce dimanche une «aberration à l'heure de la 5e vague».
«Nous voulons plus de métros, bus et trams», réclame d'ailleurs l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités ce dimanche, rappelant que «53 % des bus circulent encore en mode "vacances scolaires"», soit «165 lignes de bus» selon lui, que «les lignes de métro circulent à 90 % de leur capacité» et que «le niveau d’offre pour le tram est maintenu à 94 % en moyenne».
Une réalité qu'il voit comme la conséquence d'une volonté politique de la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, et ce, notamment «pour faire des économies». Une décision prise «contre les avis des administrateurs d’Ile-de-France Moblités» dont il fait partie, assure-t-il, et qui «pénalise les usagers qui pâtissent d’un service dégradé tout en payant le même prix qu’avant la crise Covid».
La réduction de l'offre de transports en commun est une décision de @IDFmobilites et de sa présidente @vpecresse. Une aberration à l'heure de la 5e vague.
Oui, nous voulons plus de métros, bus et trams !
+Infos dans ma réponse aux questions d'actu du précédent #conseildeparis https://t.co/NJiWTG4FAt pic.twitter.com/GYapdgAcbE— David Belliard (@David_Belliard) November 28, 2021
L’élu écologiste parle même d’une «aberration à un moment où les indicateurs de l’épidémie de Covid repartent à la hausse». Pour lui, «l’impératif de santé publique exigerait au contraire une fréquence accrue et des amplitudes horaires élargies, pour justement permettre au maximum le respect des distanciations sociales».
Sur Twitter, les images de rames bondées parlent d’elles-mêmes. Et certains messages ont le mérite d'être clairs : «on est entassés à toute heure et le virus circule», déplore par exemple Pascal Boniface, le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).
«Les transports fonctionnent très bien»
Chez Ile-de-France Mobilités, le discours est évidemment plus mesuré : «les transports fonctionnent toujours très bien [...] et certaines lignes, comme les RER A et B ainsi que la 7 et la 13, considérées comme "un peu plus fragiles" ne sont pas du tout concernées par cette baisse». Et on répond point par point à l'intéressé : «l’offre de tram est à 96,1% en moyenne, l’offre de métro est à 96,1 % en moyenne et l’offre de bus est à 97,5 % en moyenne».
Ce lundi, IDFM parle également de «moins de 25 %» de lignes de bus en mode "vacances scolaires", et ce, «car toutes les lignes fortes (comme le bus 91), qui ont un nombre plus important de bus, sont à 100 %».
Enfin, l'autorité organisatrice des transports en commun en Ile-de-France explique que «si ajoute le RER A et B et Transilien, au total, on est à 97 % et on passe à 98 % au 14 décembre» de l'offre d'avant crise. De quoi satisfaire David Belliard qui, comme le souligne-t-on chez IDFM, «a voté en faveur de cette offre au conseil d’administration du 7 octobre dernier».
De fait, le niveau de fréquentation dans les transports en commun franciliens «est toujours à 75/76 % du niveau de 2019», selon IDFM. Le 13 octobre dernier déjà, IDFM expliquait son projet : «là où on constate qu'il y a vraiment peu de monde, nous réduisons un tout petit peu l'offre, de l'ordre de 3 % de l'offre globable», avec pour conséquence en effet d'«attendre un petit peu plus sur le quai du métro».
Pour autant, pas question de rester campé sur une position précise : «l'idée est de rajouter des trains si on constate que les gens reviennent plus vite qu'on ne l'imaginait», assure-t-on dans les couloirs de l'institution, soulignant d'ailleurs «qu'on serait très contents de remettre l'offre pleine». Mais d'admettre que cette baisse du trafic permet de faire des économies : «la facture est un peu moins élevée de quelques dizaines de millions d'euros».