Deux experts viennent d'être nommés par l'Etat pour piloter le fonds d'indemnisation des victimes de l'explosion de la rue de Trévise (9e), a fait savoir la municipalité ce mercredi 17 novembre. Près de trois ans après le drame qui avait fait 4 morts le 12 janvier 2019, les blessés attendent toujours d'être indemnisés.
Dans le cadre de la rédaction de cet accord-cadre, ces deux experts agiront comme tiers de confiance vis-à-vis des victimes et «viendront valider, au cas par cas, qui a le droit à quoi», a ainsi expliqué Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie, lors d'un point presse organisé en marge du Conseil de Paris.
Ces deux coordonnateurs – «un magistrat et un ancien militaire» à la retraite ayant «travaillé sur des grandes catastrophes» – ont été proposés par Frédérique Calandra, la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes (DIAV), et approuvés par Matignon et le ministère de la Justice, a ajouté l'élu socialiste.
Une médiation au tribunal
En parallèle, «la médiation réalisée par le tribunal judiciaire» entre les parties prenantes doit permettre une «finalisation de l'accord-cadre pour fin novembre», a par ailleurs fait savoir le premier adjoint, qui avait annoncé début octobre provisionner 20 millions d'euros pour pouvoir commencer à indemniser les victimes «d'ici à la fin de l'année».
«Si tous les coordonnateurs ont leur lettre de mission rapidement», les premières indemnisations pourraient «sans doute» intervenir à cette échéance, a ajouté Emmanuel Grégoire, pour qui les 20 millions sont une «première étape», un montant «extrêmement confortable pour 6, 9 mois, 1 an» et qui permettra «d'accompagner toutes les situations individuelles», préjudices corporels comme matériels.
En outre, le Conseil de Paris doit autoriser ce jeudi la mairie à signer cet accord-cadre, qui associe notamment GRDF, le syndic de copropriété du 6 rue de Trévise et les assureurs, «sans préjudice des procédures judiciaires en cours et des éventuelles condamnations qui pourraient s'ensuivre».
Un sujet particulièrement sensible pour la mairie de Paris, mise en examen – comme le syndic de copropriété de l'immeuble – pour «homicides et blessures involontaires» et «destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie», et très critiquée par certaines victimes qui s'estiment abandonnées.