La lanceuse d'alerte Frances Haugen sera auditionnée le 10 novembre à l'Assemblée nationale. Ancienne employée de Facebook, elle a fait fuiter des documents internes montrant que l'entreprise de Mark Zuckerberg a conscience de la nocivité de ses réseaux sociaux.
France Haugen sera questionnée par les députés de la commission des Affaires économiques, dont dépendent les questions liées au numérique. Elle rencontrera aussi les députés de la commission des Lois, qui se pencheront dans la foulée sur une proposition de loi consacrée à la protection des lanceurs d'alerte, portée par les groupes de la majorité LREM, Modem et Agir.
Documents à l'appui, cette spécialiste des algorithmes a entre autres affirmé que le groupe Facebook est parfaitement conscient du caractère nocif de son application Instagram pour le bien-être mental des adolescents et des jeunes femmes.
A l'origine des «Facebook Papers»
Vendredi, un autre ex-employé de Facebook a accusé l’entreprise américaine de faire passer les profits avant la modération des contenus problématiques. Ce deuxième lanceur d’alerte est, comme Frances Haugen, un ancien membre de l’équipe de Facebook chargée de l’intégrité civique de la plateforme. Il a annoncé avoir fait une déposition auprès de la SEC, l’autorité boursière américaine.
Depuis plus d'un mois maintenant, les journaux américains, le Washington Post en tête, égrènent des articles fondés sur les «Facebook papers», ces milliers de données internes fournies par Frances Haugen.
La lanceuse d'alerte a déjà été entendue lundi par les parlementaires britanniques et participera à l’ouverture du Web Summit de Lisbonne le 1er novembre, avant d'être entendue par une commission du Parlement européen le 8 novembre.