Marc Machin a été condamné ce jeudi 14 octobre par la cour d'assises de Paris à seize ans de réclusion criminelle pour le viol d'une jeune femme sous la menace d'une arme en 2018.
La cour a assorti cette peine d'une période de sûreté de huit ans et ordonné une mesure de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans. Marc Machin a en outre été condamné à verser 25.000 euros de dommages et intérêts à la victime.
Dans le box, il a semblé accuser le coup à l'énoncé de la peine, laissant échapper ensuite quelques larmes.
«Ma cliente est soulagée que ce soit terminé», a déclaré l'avocate de la partie civile, Maître Audrey Dufau. Cette dernière, alors âgée de 22 ans, avait dénoncé le 21 avril 2018 à la police le viol dont elle avait été victime le matin-même dans un appartement parisien par un homme encagoulé qui la menaçait d'un couteau de cuisine, avant de la contraindre à effacer les traces du crime et de dérober sa carte bleue. Confondu par son ADN, Marc Machin avait fini par reconnaître les faits en garde à vue.
L'affaire du Pont de Neuilly en toile de fond
S'il est autant médiatique, c'est parce que Marc Machin est connu pour avoir passé à tort six ans et demi en prison pour l'affaire du Pont de Neuilly.
Incarcéré dans cette affaire en 2001 à l'âge de 19 ans, il avait été condamné trois ans plus tard à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre à coups de couteau de Marie-Agnès Bedot, une peine confirmée en appel.
Mais en mars 2008, un homme sans domicile fixe de 33 ans, David Sagno, s'est accusé de ce meurtre et de celui d'une autre femme commis au même endroit en 2002, ce qui a conduit à la libération de Marc Machin.
En 2012, ce dernier a fini par être acquitté à l'issue de son procès en révision, devenant la huitième personne en France depuis la Seconde guerre mondiale à être innocentée à l'issue d'une telle procédure.
Depuis sa sortie de prison en 2008, Marc Machin a accumulé les condamnations, une quinzaine au total, qui lui ont valu pour certaines d'être réincarcéré.