Au lendemain de sa visite à Pantin (93) auprès des habitants inquiets de la présence dans leur quartier des toxicomanes, déplacés là depuis les Jardins d'Eole (18e), Valérie Pécresse a réclamé l'ouverture d'«un centre de désintoxication» à Paris. La veille, la présidente de la région Ile-de-France (Libres! ex-LR) avait plaidé pour la création d'«un vrai centre de lutte contre les addictions».
«Il faut une réponse qui ne soit pas que sécuritaire, qui ne soit pas que de déplacer les problèmes, il faut une réponse sanitaire», s'est ainsi exprimée Valérie Pécresse ce lundi, réclamant l'ouverture d'«un centre de désintoxication».
Une structure encore à imaginer
Pour cela, la présidente de la région Ile-de-France prévoit de «confier une mission au professeur Vaivre-Douret, qui est une psychiatre de Cochin, et à Elina Dumont, ancienne sans-abri addict au crack». Ces deux expertes seront ainsi chargées d'imaginer une «structure de désintoxication pour les crackeux».
«Quand on est au crack, on ne s'en sort pas tout seul», a par ailleurs assuré l'élue francilienne, désormais candidate à la primaire de la droite pour la prochaine élection présidentielle, qui se positionne également en faveur «des injonctions de soins».
La veille, à Pantin, elle avait assuré que la solution n'était «pas de déplacer les toxicomanes d'un endroit à un autre», mais «de créer un vrai centre de lutte contre les addictions pour leur permettre de décrocher de la drogue et les sortir de la rue». Une solution privilégiée à l'ouverture de nouvelles «salles de shoot qui troublent», selon elle, «l'ordre public partout dans Paris et qui créent des encouragements à consommer».
«La Seine-Saint-Denis n'est pas une poubelle»
Vendredi, une cinquantaine de toxicomanes du quartier des Jardins d'Eole – haut lieu de consommation de crack dans le nord-est parisien – ont été déplacés à la lisière d'Aubervilliers et Pantin, lors d'une opération menée par la préfecture de police sur instruction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Là, un mur a même été érigé rue Forceval pour séparer les riverains du square de la Porte de la Villette, où ces personnes en grande déshérence ont été installés.
Sur place dimanche, la présidente de la région Ile-de-France, dont le siège social est implanté à Saint-Ouen (93), a également fait part de son regret que le problème des toxicomanes ait été «déplacé en Seine-Saint-Denis», «un endroit qui concentre», d'après ses dires, «déjà énormément de défis sociaux». «La Seine-Saint-Denis n'est pas une poubelle», s'était-elle insurgée alors.