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Paris : Anne Hidalgo candidate, les élus de la capitale maintiennent leur cap

Anne Hidalgo s'apprête à se lancer dans la course à la présidentielle. Anne Hidalgo s'apprête à se lancer dans la course à la présidentielle.[© Bertrand GUAY / AFP]

Un secret de polichinelle qui ne fait désormais plus aucun doute. Si la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a prévu d'officialiser sa candidature à l’élection présidentielle ce dimanche 12 septembre, les élus parisiens – qu'elle que soit leur identité politique – ont assuré vouloir continuer à tenir le cap.

Loin de tomber des nues donc, certains s'inquiètent de la bonne marche de l'Hôtel de Ville pendant le temps de la campagne, quand d'autres semblent plutôt indifférents aux ambitions nationales de la maire, mais tous ont à coeur d'aller au bout des missions qui leur ont été confiées lors des dernières élections municipales, avec ou sans capitaine. 

il n'y a «pas de retard à prendre»

«Il ne faut surtout pas que cela freine tous les projets d'investissement [...] nous avons pris un an de retard à cause de la Covid, ne prenons pas un an de retard à cause de la campagne», explique Nicolas Bonnet-Ouladj, le président du groupe des communistes au Conseil de Paris. «Si la maire entre en campagne, j'espère que les adjoints vont continuer à faire tourner l'Hôtel de Ville», fait-il savoir, soulignant qu'il faudrait «maintenir un processus de décision», via «un premier adjoint» [en l'occurence Emmanuel Grégoire, ndlr] qui se devra d'être «efficace».

Un avis partagé par Fatoumata Koné, la présidente du groupe des écologistes au Conseil de Paris, qui estime qu'«il ne faudrait pas que la candidature ait un impact sur la trajectoire fixée» et qui porte «l'objectif de faire en sorte que le programme soit totalement mis en oeuvre d'ici à la fin de la mandature». L'élue écologiste a d'ailleurs récemment écrit à la maire de Paris, la pressant de présenter un plan d'investissement de la mandature. «Ce n'est pas une obligation mais c'est un outil indispensable de projection [...] pour mettre en avant les priorités qui seront mises en place à Paris».

Et d'ajouter : «on ne peut pas se permettre d'attendre un an ou même neuf mois, le temps que la campagne passe, pour mettre en œuvre les projets importants et ambitieux que nous avons en tête» et ce, notamment sur «les gros projets environnementaux» tels que la débitumisation et la végétalisation. Et quant à la question de savoir si Emmanuel Grégoire pourra faire tourner la maison en l'absence d'Anne Hidalgo ? «Il me semble que c'est le rôle d'un premier adjoint», répond Fatoumata Koné.

«coup de canif» ou «non-événement» ?

Pour Émile Meunier, conseiller de Paris et membre du groupe des écologistes, la candidature de la maire à la présidentielle est vécu comme un «coup de canif dans le contrat de majorité». «Je vois sa candidature avec inquiétude pour Paris», dit-il, alors que «les finances sont dans le rouge», que «la biodiversité se dégrade». Et de déplorer : «On est censé faire un big-bang de la propreté, [...] on doit modifier les règles d'urbanisme pour adapter la ville au réchauffement climatique et Madame Hidalgo s'en va en campagne...».

Nelly Garnier, conseillère de Paris et membre du groupe Changer Paris, qualifie de son côté cette candidature de «non-événement», alors qu'Anne Hidalgo est, d'après ses dires, «très peu présente à Paris depuis le début de la mandature». «Paris est une Ville qui n'est pas gérée, on le constate tous les jours, c'est le chaos dans les rues qui se trouvent dans un état de saleté inédit. Et ça, c'est lié au fait qu'elle ne joue pas son rôle de maire», assure cette proche de Rachida Dati, indiquant que «l'absence de la maire à la tête de la Ville pourrait se payer très cher».

Dans un discours plus mesuré, Pierre-Yves Bournazel, membre du groupe des indépendants et progressistes souligne quant à lui «la liberté» de la maire de Paris, qui «se prépare à cette candidature depuis plus d'un an». Et s'il est «évident» qu'il «souhaite que les affaires parisiennes fonctionnent et que la maire et son exécutif continuent de s'occuper ardemment de ce qui nous concerne», l'élu préfère s'intéresser «au projet de société qu'elle porte pour le pays et pour Paris». Et conclut : «quelles réformes va-t-elle mener pour répondre aux maux de notre société» ?

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