Le procès d’un réseau international de trafic de cornes de rhinocéros et d’ivoire s’est ouvert ce lundi à Rennes.
Neuf prévenus, âgés de 29 à 58 ans, devaient se présenter au tribunal correctionnel de Rennes, mais seuls trois d’entre eux se sont finalement rendus à l’audience. Deux autres sont en fuite, et les autres prévenus ont été représentés par leurs avocats.
L’affaire pour laquelle ces prévenus sont jugés remonte à la nuit du 10 au 11 septembre 2015. Lors d’un contrôle près de Dangé-Saint-Romain, dans la Vienne, les douaniers ont mis la main sur quatre défenses d’éléphant d’Afrique de 42,6 kg, et sur 32.800 euros en espèces dans le coffre d’une voiture. Les personnes à bord du véhicule affirment alors être des brocanteurs. L’enquête a toutefois permis de déterminer qu’il s’agissait de membres des «Rathkeale Rovers», groupe de délinquants itinérants basé en Irlande.
Grâce à ces arrestations, la police française va découvrir deux réseaux de trafic international d’ivoire et de corne de rhinocéros vers le Vietnam et la Chine, qui transitent par la France, en lien avec ce groupe délinquant. Les policiers ont notamment découvert des ateliers de transformation de cornes sur le territoire français. Les défenses et les cornes sont ainsi réduites en copeaux ou en billes pour être transportées puis vendues plus facilement en Chine.
La corne de rhinocéros très prisée en Asie
En Asie, la corne de rhinocéros est réputée pour ses vertus thérapeutiques et s’achète à prix d’or. Réduite en poudre, elle est notamment utilisée dans la médecine traditionnelle de certains pays du continent, notamment le Vietnam, pour soigner différents maux, allant du mal de tête jusqu'au cancer. La demande est toujours grandissante, malgré l’interdiction du commerce de corne dans de nombreux pays, car responsable du braconnage des rhinocéros, aujourd’hui en danger d’extinction.
«Au moment des faits, la valeur du kilo d’ivoire au détail sur le marché asiatique était autour de 5000 dollars le kilo (4.200 euros) et la corne de rhinocéros se négociait au détail 1000 dollars le gramme (840 euros)», indique l’association Robin des Bois, qui œuvre pour la défense de l’environnement, et s’est portée partie civile lors du procès.
Les prévenus encourent «une peine de 10 ans d’emprisonnement ainsi qu’une lourde peine d’amende», a précisé le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, dans un communiqué.