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Dragons de Komodo, requins, raies... la nouvelle liste des espèces menacées dévoilée

Le Dragon (ou Varan) de Komodo est officiellement une espèce «en danger». [Fabrice COFFRINI / AFP]

L'UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature, a publié ce samedi 4 septembre sa «Liste rouge» des espèces menacées, à l'occasion du congrès mondial de l'organisation qui se tient à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Sur les plus de 138.000 espèces étudiées, 28% sont classées dans les différentes catégories «menacées», soit 38.543 espèces.

Parmi les animaux emblématiques, les dragons de Komodo, plus grand lézard au monde, ont vu leur statut passer de «vulnérable», la plus basse des catégories menacées, à «en danger».

Les requins menacés par l'activité humaine

Selon l'UICN, «la hausse des températures et donc du niveau de la mer» causée par le changement climatique devrait «réduire leur habitat d'au moins 30% dans les 45 prochaines années». Les individus vivant hors du parc naturel qui couvre une partie des îles en Indonésie voient en outre leur habitat menacé par l'activité humaine.

Du côté de la mer, les requins et les raies (qui sont de la même famille) sont aussi menacées par les hommes. 37% des 1.200 espèces étudiées sont désormais classées dans les catégories «menacées», contre 24% en 2014. Les espèces considérées comme telles font toutes face à la surpêche, 31% subissent la dégradation ou la perte de leur habitat et 10% sont confrontées à des conséquences du changement climatique.

La pêche durable sauve les thons

Quelques bonnes nouvelles nous proviennent heureusement des océans. L'UICN se félicite ainsi de voir «quatre espèces de thon pêchées commercialement en voie de récupération». Une amélioration possible «grâce à la mise en œuvre de quotas régionaux». Sur les sept espèces les plus pêchées, ces quatre ont donc vu leur niveau d'alerte redescendre. Le thon rouge de l'Atlantique a notamment effectué un redressement spectaculaire, passant directement de «en danger» à «préoccupation mineure».

«Ces évaluations sont la preuve que les approches de pêche durable fonctionnent, avec des bénéfices énormes à long terme pour l'activité économique et la biodiversité», a salué Bruce Collette, président du groupe spécialisé sur les thons de l'UICN. Mais l’organisation prévient «qu'en dépit d'une amélioration globale, de nombreux stocks régionaux de thon restent appauvris».

Un bilan globalement alarmant

«Ces évaluations de la Liste rouge démontrent à quel point nos vies et nos moyens d'existence sont étroitement liés à la biodiversité», a souligné le directeur général de l'UICN Bruno Oberle. Selon lui, «si les Etats et d'autres acteurs adoptent les bonnes mesures, il est possible de retourner la situation» de certaines espèces.

Les spécialistes alertent depuis plusieurs années sur un effondrement en cours de la biodiversité. Malgré certaines améliorations, Craig Hilton-Taylor, scientifique à l'UICN, estime que la nouvelle Liste rouge «montre que nous sommes tout près d'une sixième extinction de masse».

Pour rappel, le système de classement des espèces de l'UICN comporte neuf catégories : Éteinte (EX), Éteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD) et Non évaluée (NE). Les catégories En danger critique (CR), En danger (EN) et Vulnérable (VU) englobent toutes les espèces considérées comme «menacées».

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