Elle devait être un thème parmi les autres, mais a finalement éclipsé tout le reste. L’insécurité a ainsi été le sujet numéro 1 du déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille, ces derniers jours.
Visite dans les quartiers Nord, prise de parole dans un commissariat, annonces en faveur des forces de l’ordre, le président de la République est passé à l’offensive. Une volonté politique, à l’heure où les actes de violence quotidiens empoisonnent la vie des Français et tiendront à coup sûr un rôle majeur dans la campagne présidentielle.
Le déplacement à Marseille a permis au chef de l’Etat de souligner des problématiques brûlantes que connaissent, à différentes échelles, toutes les grandes villes de France. Règlements de compte, effets délétères du trafic de drogue pour la sécurité des habitants, agressions, climat de terreur pour favoriser le fonctionnement des points de deal… La situation est critique dans certains quartiers sensibles. Pour tenter d’y faire face, le chef de l’Etat a annoncé des renforts d’effectifs (300 policiers en trois ans) à Marseille, mais aussi un équipement de meilleure qualité et le développement de la vidéoprotection.
Des problèmes à gérer au quotidien
Des mesures qui pourraient être retranscrites ailleurs, là où le besoin se fait sentir. Car si la drogue a été désignée comme le problème «numéro un» du sentiment d’insécurité (c’est le cas par exemple des riverains du parc Eole, à Paris, haut lieu de consommation de crack), d’autres fléaux existent également. Les «rodéos sauvages», par exemple, qui touchent grandes et petites agglomérations. Sur des motos, des quads ou parfois même en voiture, les jeunes délinquants multiplient les comportements dangereux, tout en narguant les forces de l’ordre. Les cas de personnes tuées ou blessées sont nombreux et les interventions policières se terminent souvent par des courses poursuites à haut risque.
Une autre problématique pourrait refaire surface avec la rentrée scolaire, celle des rixes entre bandes rivales. Trouvant parfois leurs racines dans des altercations à la sortie des collèges ou des lycées, ces agressions ultraviolentes ont été un véritable problème l’an dernier, qui inquiète toujours les autorités.
Un enjeu fort pour 2022
Le président Macron et le gouvernement, comme d’autres avant eux, sont particulièrement attentifs à la montée du sentiment d’insécurité. Il fait peu de doute que le thème jouera un rôle déterminant dans la campagne présidentielle qui commence, jusqu’au scrutins du mois d’avril prochain. Mais la confiance des Français en l’exécutif pour combattre cette violence n’est pas au plus haut. En effet, selon un sondage CSA pour CNEWS paru mercredi, 65% des Français indiquent ne pas faire confiance au président pour améliorer la situation sécuritaire à Marseille.
Ses adversaires politiques l’ont bien compris et ont fait de ce manque d’autorité un angle d’attaque privilégié. Le Rassemblement national, via Jordan Bardella, s’en est pris à la stratégie de l’exécutif, demandant plus de fermeté dans les peines et l’abaissement de la majorité pénale en dessous de 16 ans. Michel Barnier, candidat à la primaire de droite, estime lui qu’une répression sévère doit être appliquée dès les premiers délits. Preuve que la bataille autour de la sécurité est déjà lancée.