Avec les confinements, couvre-feux ou mesures de fermeture contre le Covid-19, la crise sanitaire a eu un effet indéniable sur la délinquance en 2020. Les statistiques du ministère de l’Intérieur montrent en effet que certains actes spécifiques, comme les cambriolages, ont largement diminué, tandis que d’autres, telles les violences intrafamiliales, ont augmenté.
Le nombre d’homicides en 2020 a diminué par rapport à 2019, avec dix-sept victimes en moins. Au total, 863 personnes ont été tuées en France l’an dernier, dont sept par un acte terroriste. La classe d’âge 18-29 ans est en «nette surreprésentation», indique le ministère de l’Intérieur.
Logiquement, puisque les Français ont été contraints de passer beaucoup de temps chez eux, les cambriolages ont largement diminué (-20%), de même que les vols de véhicule (-13%). Concernant les vols contre les personnes (téléphone, portefeuille…), une baisse de 24% a été enregistrée lorsqu’ils ont été faits sans violence et de 19% lorsqu’ils se sont accompagnés de violence.
Violences intrafamiliales et sexuelles en hausse
La crise sanitaire a également eu un effet bénéfique concernant les victimes de coups et blessures volontaires hors contexte familial, avec 7% de cas signalés en moins. Cependant, les violences intrafamiliales ont de leur côté dangereusement augmenté de 9%. Il s’agit là d’un point particulièrement critique pour le gouvernement, qui tente de mettre en place des dispositifs pour lutter contre ce fléau, dont 85% des victimes sont des femmes.
Les violences sexuelles sont elles aussi en augmentation, notamment les viols (3%) et les tentatives de viols (11%). A noter que la hausse de ces signalements est aussi liée à la libération de la parole des victimes, puisque la part des personnes ayant subi ces actes plus d’un an avant leur plainte est passé de 31% en 2016 à 39% en 2020. Les forces de l’ordre ont également noté un doublement des actes signalés ayant plus de cinq ans. Point très inquiétant, la moitié des victimes de violences sexuelles sont mineures.
Enfin, les statistiques du ministère de l’Intérieur montrent que la crise sanitaire n’a pas limité les cas d’escroqueries, avec une hausse de 1% en 2020 par rapport à 2019, alors que l’augmentation avait déjà été de 11% par rapport à 2018.