«Si le virus pouvait nous regarder, je pense qu'il se servirait une petite bière», a ironisé Olivier Véran. Le ministre de la Santé s'agaçait hier soir de la lenteur des débats autour du pass sanitaire, qui reprennent aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
«Je n'aime pas l'outil du pass sanitaire», a reconnu Olivier Véran. «Mais gouverner, c'est choisir, et parfois, faire des choix qui ne nous plaisent pas pour protéger les autres.»
"Si le virus pouvait nous regarder, je pense que ce soir, il serait assez content et il se servirait une petite bière !", lance @olivierveran alors que les débats piétinent.
> "Gouverner, c'est faire des choix qui ne nous plaisent pas."#DirectAN #COVID19 #PJLSanitaire pic.twitter.com/xAN1oD0m6Z— LCP (@LCP) July 21, 2021
Le ministre de la Santé a tout mis en oeuvre pour inciter les députés à voter en faveur du pass sanitaire. L'examen du projet de loi sur son extension a débuté le 21 juillet, et s'est poursuivi jusque tard dans la nuit, avant d'être repris ce matin. Les députés sont tombés relativement d'accord sur la vaccination obligatoire pour les soignants. Mais l'extension du pass sanitaire aux cinémas, théâtres et musées, et aux bars et restaurants début août, les divisent.
Sur un millier d'amendements, seule une centaine a été passée en revue. Unique modification votée ce 21 juillet : pour les déplacements internationaux, le pass sanitaire ne sera demandé qu'aux personnes de plus de douze ans.
«Le virus n'attendra pas»
L'opposition a dénoncé des «conditions consternantes» d'examen pour un texte sensible. Souhaitant parfois des restrictions plus sévères, parfois moins, les remarques des députés ont irrité la majorité. «Prenez votre temps, le virus, lui, n'attendra pas», a averti Jean-Pierre Pont, rapporteur LREM.
Les Républicains ont réclamé une dérogation pour les personnes ayant reçu une première dose de vaccin, mais leur demande a été rejetée par Olivier Véran. Celui-ci a rappelé que la première dose ne réduisait le risque de contamination que de 30%.
Les socialistes, eux, ont rejeté le pass, préférant «une vaccination obligatoire» des majeurs «d'ici au 1er octobre». Les communistes et les insoumis ont pointé du doigt les restrictions des libertés individuelles. Quant à l'extrême-droite, elle a fustigé le pass sanitaire, Marine Le Pen dénonçant des «mesures arbitraires» et des «incohérences totales».
Le gouvernement espère faire voter au plus vite le projet de loi pour freiner la quatrième vague. A cause du variant Delta, le nombre de nouvelles contaminations repart à la hausse. Le nombre de malades du Covid-19 en réanimation, lui, est toujours en baisse.