Alors que la réforme du stationnement doit être présentée ce mardi 6 juillet, Boris Jamet-Fournier, élu Paris Centre du groupe Paris en Commun, a souhaité que la question du stationnement des vélos soit également prise en compte, et ce, avec l'objectif de mettre en place plusieurs mesures pour lutter contre les vols. Son voeu a été adopté au Conseil de Paris.
«Le constat de départ est que, selon la préfecture de police de Paris, 6.500 plaintes pour vol de vélo ont été déposées en 2020», explique Boris Jamet-Fournier, qui souligne que ce chiffre est en nette augmentation par rapport à 2019, et ce, alors même que tout le monde ne porte pas plainte. A tel point que l'élu assure que le risque de se faire voler son vélo dans Paris est devenu «un obstacle» à l'achat pour «un grand nombre d'habitants».
Démocratiser le marquage des vélos
Pour contrer cela, il propose des solutions pour lutter concrètement contre le vol de vélos. Parmi elles, marquer systématiquement d'un numéro d'enregistrement chaque vélo d'occasion vendu sur les différentes plate-formes en ligne, telles que Le Bon Coin, eBay ou MarketPlace. Car si Boris Jamet-Fournier rappelle que ce marquage est devenu obligatoire depuis le 1er janvier pour les vélos vendus neufs, et depuis le 1er juillet pour les vélos vendus d'occasion par des professionnels, il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas du tout mis en place sur les sites de revente entre particuliers.
Adopté au #ConseildeParis : notre vœu, porté par @boris_tweets, sur la lutte contre le vol de vélos à travers le marquage et en travaillant avec les plateformes en ligne. pic.twitter.com/3W6jTfLlPt
— Élu-e-s Paris En Commun (@GroupePEC) July 6, 2021
«Le truc, c’est qu’à Paris, on ne s’achète pas forcément un vélo chez un professionnel», témoigne-t-il, souhaitant que la municipalité parisienne travaille main dans la main avec les plate-formes pour «mettre en avant les vélos marqués» et «agir ainsi pour la traçabilité des vélos». Pour lui, «un vélo marqué» est forcément «plus attractif». Avec l'idée de «démocratiser ce marquage», car, selon l'élu, «par effet de réseau [...] plus il est utilisé, plus il est efficace».
10.000 places sécurisées en sous-sol
Dans son voeu, l'élu souhaite également mettre en place un pass vélo SVP (pour «sécurisation des vélos à Paris»). Celui-ci permettrait à chaque propriétaire de vélos de se garer dans un réseau d'une centaine de parkings souterrains dans Paris. Et de se projeter : «en sous-sol, une place de stationnement correspond à 9 places de vélo. Donc si on récupère 11 places dans 100 parkings, on pourrait avoir 10.000 places de vélo supplémentaires».
«C'est tout à fait cohérent avec la politique de la municipalité de diminuer la place du stationnement en surface», relève-t-il, ajoutant que cela permettrait d'agrandir les pistes cyclables en surface ou encore de dégager de nouveaux espaces de stationnement pour les vélos cargos. Quant au prix, l'élu se réfère au prix des offres privées qui existent déjà sur le marché, et évalue le coût d'un tel pass «entre 30 et 50 euros par mois selon la formule choisie». «L’idée, ce n’est pas de dire que le stationnement sécurisé peut être gratuit, en revanche, s’il n’existe pas, les Parisiens ne peuvent pas l’inventer».
Par ailleurs, Boris Jamet-Fournier entend faire le point sur la mise en place «expérimentale» d'abris sécurisés sur l'espace public parisien, afin de multiplier ces expérimentations au besoin. Au nombre de 50 répartis dans tout Paris, à l'esthétique contesté, ces abris peuvent accueillir jusqu'à 6 vélos chacun et ont tous trouvés preneurs. Enfin, l'élu de Paris Centre aimerait travailler avec les différents bailleurs sociaux de la Ville de Paris, afin de sensibiliser à cet enjeu et, in fine, mettre en place des espaces sécurisés pour les vélos, lorsque cela est possible.