Les résultats désastreux des listes LREM aux régionales ont laissé des traces au sein du gouvernement. Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin se sont vivement pris à partie, mercredi avant le Conseil des ministres, sur fond de «trahison». Plus tard ce sont Barbara Pompili et Elisabeth Borne qui se sont accrochées.
Eric Dupond-Moretti a reproché à son collègue de l’Intérieur d’avoir «félicitié» Xavier Bertrand, le candidat de droite dans les Hauts-de-France, pour son score du premier tour (41,39%). «C’est une trahison», a estimé le garde des Sceaux, qui était lui-même candidat aux régionales, mais éliminé avec la liste LREM menée par Laurent Pietraszewski.
«Commence déjà par gagner une élection», lui a alors répondu Gérald Darmanin. Celui-ci s’était auparavant félicité de son propre score dans son canton pour les départementales, «six fois mieux que la liste Pietraszewski». Une source proche du gouvernement a indiqué à l'AFP que l’altercation entre les deux ministres venait d’ailleurs plutôt de ce «tacle» qu’aux félicitations adressée à Xavier Bertrand, dont il est connu qu’il est un proche de Gérald Darmanin.
ELISABETH BORNE et Emmanuel Macron contre Barbara Pompili
«Personne ne te demande de renier tes amis, mais pour autant t'es pas obligé d'écraser tes collègues», a ainsi lancé Eric Dupond-Moretti au ministre de l'Intérieur, lui reprochant des propos «dégueulasses» pour les colistiers LREM et un manque de «loyauté». Une autre source proche de l'exécutif a qualifié auprès de l'AFP l'échange entre les deux hommes d'«assez violent».
Puis, ce fut au tour de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, de s’en prendre à celle de la Transition écologique Barbara Pompili, une fois le sujet de la suspension par le Conseil d’Etat des règles de calcul de l’assurance-chômage abordé. La première a reproché à la seconde d’avoir salué «une sage décision», via un communiqué de son courant En commun!. Emmanuel Macron a d’ailleurs appuyé ces reproches, estimant «aussi inacceptable que déloyal (…) que certains dans la majorité se félicitent de la décision du Conseil d’Etat», selon le Figaro.