La jeune Mila, 18 ans, harcelée et menacée de mort sur les réseaux sociaux suite à ses propos contre l’Islam, a délivré un témoignage poignant ce dimanche dans l’émission Sept à Huit. «Peut-être que je serai morte dans cinq ans», a-t-elle déclaré.
Un premier extrait de l’émission a été diffusé sur les réseaux sociaux. Il s’agit de l’une des rares interviews accordées par l’adolescente. La jeune femme est revenue sur son quotidien, et se considère comme «prisonnière» dans son propre pays : «même quand je suis dehors, je suis en prison. Je suis en prison dans des couches de vêtements, dans des maquillages différents…», raconte-t-elle, obligée de se camoufler pour sa propre sécurité.
Mila a par ailleurs écrit un livre, «Je suis le prix de votre liberté», qui sortira mercredi 16 juin, aux éditions Grasset. Elle y écrit : «je suis abandonnée par une nation fragile et lâche», dénonçant l’inaction de la France, du gouvernement, de la «majorité silencieuse» qui la soutient, menant à sa situation d’exclusion. Celle qui vit constamment sous protection policière affirme malgré tout : «Je ne m’arrêterai jamais de parler.»
"Je vais forcément ne pas rester en vie."
Depuis le début du procès, il y a 10 jours, de ceux qui la menacent de mort pour avoir crûment critiqué l'islam, #Mila est à nouveau harcelée.
Elle témoigne en exclusivité face à @audrey_crespo.
Ce soir, dès 18h20 sur @TF1. pic.twitter.com/Y0vKNDqAYt— Sept à Huit (@7a8) June 13, 2021
Accomplir «quelque chose de grand»
Mais malgré cette force de caractère, la jeune femme pense qu’elle ne pourra sans doute jamais reprendre une vie normale, et que cette affaire lui coûtera sans doute la vie tôt ou tard : «Quand on me demande "tu te vois comment dans cinq ans ?", je me vois peut-être grande brûlée, peut-être avec une jambe arrachée, ou peut-être morte. Peut-être que je serai morte dans cinq ans.»
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche et publiée ce samedi, l’adolescente affirme cependant : «je ne me donnerai pas la mort, je serai là demain. J'ai toujours eu assez confiance en moi. Peu importe de quelle manière je crève, je ne veux pas quitter ce monde sans avoir accompli quelque chose de grand.»
Le procès de 13 personnes jugées pour avoir harcelé et menacé de mort d'adolescente devait avoir lieu le 3 juin dernier, mais l'audience a été renvoyée au 21 juin prochain. Au tribunal, Mila s'était d'ailleurs émue de voir que «la peur change de camp». Les prévenus, âgés de 18 à 30 ans, encourent jusqu'à trois ans de prison de 45.000 euros d'amende.