Victime de harcèlement en ligne après avoir publié des vidéos dans lesquelles elle critiquait sévèrement l'islam, la jeune Mila, 17 ans, va publier le mois prochain un livre où elle revient sur cette affaire.
L'ouvrage s'intitulera «Je suis le prix de votre liberté» et doit paraître le 23 juin, ont annoncé lundi les éditions Grasset dans un communiqué transmis à l'AFP. L'adolescente iséroise y «raconte son parcours» et «décrit la violence d'une époque intoxiquée aux réseaux sociaux».
En janvier 2020, Mila, alors âgée de 16 ans, avait été la cible de nombreuses insultes et menaces de mort après un live sur Instagram, devenu viral, dans lequel elle s'en prenait à l'islam. «Je déteste la religion. Le Coran est une religion de haine, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde», avait-elle notamment déclaré.
L'affaire s'était transformée en débat de société autour du concept de droit au blasphème, enflammant la classe politique. Emmanuel Macron lui-même avait réagi, apportant son soutien à l'adolescente. «La loi est claire : nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions», avait-il déclaré dans un entretien au Dauphiné libéré et aux journaux du groupe Ebra.
mila vit sous protection policière
La violence et le nombre colossal de messages de haine reçus avaient contraint Mila à quitter son lycée de Villefontaine, près de Lyon. Depuis, elle vit sous protection policière. Son avocat Richard Malka la décrit comme «bunkerisée».
En novembre dernier, la jeune femme a publié une nouvelle vidéo sur Instagram qui lui a valu un torrent d'insultes et de menaces de mort. S'en prenant à ses harceleurs, elle concluait son message d'un : «Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du c.., j'les ai toujours pas sortis.»
Quelques semaines avant la parution de son livre, dix personnes seront jugées le 3 juin devant le tribunal correctionnel de Paris dans cette affaire. Cinq pour «harcèlement moral en ligne», quatre pour «menaces de mort» et un pour «menaces de crime». Deux autres personnes ont été condamnées en 2020 à des peines de prison pour menaces. D'autres sont mises en examen.