Une cérémonie chargée d'émotions. Six jours après le meurtre du policier Eric Masson, tué mercredi dernier alors qu'il procédait à un contrôle sur un point de deal du centre d'Avignon (Vaucluse) Jean Castex a présidé, ce mardi 11 mai, un hommage national au brigadier mort à l'âge de 36 ans.
Dans un discours prononcé depuis la préfecture du Vaucluse, le Premier ministre a notamment indiqué que «face au pire, Eric Masson donnait le meilleur».
Accompagné du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, le chef du gouvernement a tenu à témoigner, au nom de toute la Nation, de sa reconnaissance au policier tombé.
Commencée aux alentours de 15h par un accueil républicain, la cérémonie s'est poursuivie avec les honneurs au drapeau et une revue des troupes.
La soeur d'Eric Masson, Fanny, a ensuite lu une oraison en mémoire de son frère disparu. Cette première séquence, d'une durée d'une quinzaine de minutes environ, a été conclue par une citation à l'ordre de la Nation.
La citation à l'ordre de la Nation est un titre de reconnaissance créé en 1917 par le président Raymond Poincaré pour récompenser «les services ou actes de dévouements exceptionnels accomplis pour la France au péril de sa vie, à titre civil ou militaire».
Légion d'honneur à titre posthume
Reste que dans un contexte de tension entre le pouvoir et les forces de l'ordre, c'est bien le discours de Jean Castex qui a concentré toutes les attentions.
Alors que les forces de l'ordre sont plus que jamais mises à l'épreuve, Jean Castex a tenu à rendre hommage à ces «serviteurs de l'État qui ont trouvé la mort alors qu'ils étaient en service».
«Jamais la République, a-t-il dit, ne tolérera qu'un tel fait reste impuni. Je sais bien que des simples mots ne suffiront pas à adoucir le chagrin, la révolte, de ceux qui ne reverront plus jamais leur collègue, leur fils… Rendre un hommage national à Eric Masson, honorer sa mémoire, c’est dire qu’il est hors de question d’accepter l’inacceptable», a-t-il poursuivi.
Au cours de sa prise de parole, Jean Castex a surtout insisté sur le fait «qu'il ne saurait être question que la peur change de camp (...) Le combat contre la drogue dérange (mais) nous allons continuer, comme nous allons nous assurer que la réponse pénale soit au rendez-vous», a-t-il assuré.
Son discours terminé, le chef du gouvernement a enfin remis la Légion d'honneur à titre posthume au policier tombé. Sur ordre du président de la République, Eric Masson a été promu au grade de chevalier et également nommé commandant de police.
Dans les us et coutumes de la République, cette décoration post-mortem est essentielle. Elle traduit la reconnaissance par la Nation du plus grand sacrifice qui puisse être fait pour elle, à savoir le prix de sa vie.
Une minute de silence a ensuite été observée, suivie d'une Marseillaise.