Un succès pour les «chasseurs de pédophiles». En 2020, un groupe de citoyens nommé «Team Moore» avait alerté la justice concernant un homme qui allait rencontrer une jeune fille de 12 ans dans une gare après avoir conversé avec elle sur internet.
Ce 26 avril, le procureur de la Haute-Saône a annoncé que l'homme en question a bien été condamné à 10 mois de prison ferme et que son nom avait été inscrit au fichier des délinquants sexuels. En plus de cela, il devra se soumettre à un «suivi socio-judiciaire avec obligation de soins pendant 5 ans».
Une peine de 10 mois d’emprisonnement ferme a été prononcée, accompagnée d’un suivi socio judiciaire avec obligation de soins pendant 5 ans Le mis en cause a été inscrit au fichier FIJAIS des délinquants sexuels #justice en #HauteSaône @EnvoyeSpecial https://t.co/7CUpLIr8HW
— Procureur de la Haute-Saône (@procureur70) April 26, 2021
Comme l'explique France 3, qui relaie l'information, la Team Moore est un collectif de bénévoles qui veulent lutter contre la pédocriminalité sur internet. Dans ce cas précis, un faux profil avait été créé concernant la petite fille de 12 ans, pour piéger l'homme qui sera condamné quelques mois plus tard. Des messages à caractère sexuel avaient notamment été envoyés, et transmis aux forces de l'ordre.
Emmanuel Dupic, procureur de la République en Haute-Saône, avait expliqué à France 2 en janvier dernier que la dénonciation faite par ce collectif avait entraîné une enquête, et que les faits avaient été confirmés après une perquisition et une audition.
La Team Moore n'en est pas à son coup d'essai. Ils sont à l'origine de plusieurs interpellations et condamnations en France depuis leurs premières actions en mars 2019. Des «questions de principe» existent cependant concernant ces pratiques, qui frôlent la légalité selon certains. Des dérives ont d'ailleurs eu lieu dans d'autres pays concernant ces chasseurs de pédophiles.
Des arrestations en Europe
En novembre dernier, aux Pays-Bas, les forces de l'ordre ont notamment demandé aux citoyens d'arrêter d'intervenir sur ces questions. La faute notamment à un incident entre un groupe d'adolescents et un homme de 73 ans, qui avait entraîné la mort de ce dernier. L'objectif des jeunes était de confronter celui qui était soupçonné d'être un pédophile, mais la rencontre avait dégénéré. Le porte-parole de la police Simen Klok avait alors déclaré : «ne provoquez pas, ne faites pas d'arrestations. Arrêtez la chasse aux pédophiles».
En Belgique, le phénomène a mené à l'arrestation de 9 personnes qui se revendiquaient elles aussi d'être des traqueurs de pédophiles. Elles étaient soupçonnés d'avoir amassé un arsenal pour en découdre avec leurs cibles. Treize armes à feu et plusieurs armes blanches avaient alors été saisies pendant les perquisitions.