Le verdict était très attendu. Après six semaines de procès à huis clos, la cour d'assises des mineurs de Paris a condamné 5 jeunes en appel dans la nuit de samedi à dimanche. Les peines vont de 6 à 18 ans de réclusion. En 2016, les 13 jeunes sur les bancs des accusés avaient brûlé 4 policiers en jetant des cocktails Molotov sur leurs voitures, à Viry-Châtillon (Essonne). 8 acquittements ont été prononcés.
Jugés à huis clos depuis le 2 mars, les 5 condamnés ont été reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. La présidente n'a pas pu terminer la lecture du verdict, rendu après 14 heures de délibération, mais a eu le temps d'énoncer la totalité des peines.
Dans une ambiance électrique, une bagarre a éclaté dans le box des accusés puis dans la salle d'audience, contraignant les forces de l'ordre à intervenir en nombre. Le calme est revenu au bout d'une dizaine de minutes. «Nous venons d'assister à un naufrage judiciaire (...) alors que l'on sait qu'il y avait 16 assaillants, on se retrouve avec cinq condamnations», a dénoncé Me Thibault de Montbrial, avocat de l'une des victimes, «effondrée», selon lui, par ce verdict en appel. «C'est un naufrage car au moment du verdict, le naturel a repris le dessus, une bagarre générale a éclaté, des accusés se sont pris à partie», a-t-il ajouté, expliquant n'avoir «jamais vu ça en 25 ans de cour d'assises», selon des propos rapportés par l'AFP.
En première instance, huit des accusés avaient été reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle. Cinq autres, qui comparaissent actuellement libres, avaient été acquittés. Suite à ces décisions, le parquet général de Paris avait immédiatement fait appel, alors que le verdict avait été qualifié d'«incompréhensible» par les avocats des policiers.
Pour ce procès en appel devant la cour d'assises des mineurs de Paris, le ministère public a requis mardi un acquittement et des peines allant de 12 à 25 ans de prison pour les douze autres accusés.
«Sous des allures de grande humanité, ces réquisitions sont d'une incroyable sévérité», a dénoncé Alexandre Simonin, l'un des avocats de la défense, selon des propos rapportés par l'AFP.
Le 8 octobre 2016, deux voitures de police stationnées à proximité de la cité très sensible de La Grande Borne, avaient été prises d’assaut en plein jour par une vingtaine de jeunes, qui avaient brisé les vitres et jeté des cocktails Molotov sur les policiers. Deux policiers avaient été grièvement blessés, les autres plus légèrement.