En déplacement sur le terrain à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes ce lundi 8 mars, Valérie Pécresse a exhorté le gouvernement à mettre en place un système de «pré-plaintes en ligne» en cas d'agressions, notamment sexuelles, dans les transports en commun.
Venue saluer le travail mis en place sur le terrain par la RATP et la SNCF au sujet de l'accompagnement des personnes victimes d'agressions et de violences sexuelles, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités a souligné la «nécessité d'une prise en charge adaptée», alors que les femmes sont encore trop peu nombreuses à porter plainte.
«Il faut aller jusqu'au dépôt de plainte»
Selon un audit réalisé au sujet du numéro d'urgence 3117, «80 % des harcèlements ont lieu aux heures de pointe du soir lorsque les femmes rentrent chez elle», a ainsi expliqué Valérie Pécresse. Celles-ci «renoncent souvent à porter plainte parce qu'elles ont 10.000 choses à faire et à penser», selon l'élue. «Tout le sujet aujourd'hui est qu'elles aillent jusqu'au dépôt de plainte pour éviter que cela recommence», a-t-elle fait savoir.
Or, comme l'explique Valérie Pécresse, «les bandes vidéos ne sont conservées que 72h» et il est parfois «trop tard d'attendre le week-end pour porter plainte». C'est face à ce constat que la présidente francilienne souhaiterait la mise en place d'un système de «pré-plaintes en ligne», qui seraient directement transmises à l'opérateur de transports pour que la police puisse immédiatement commencer à travailler.
Et de conclure : «la loi vient de changer à notre demande [...] manque juste le décret d'application pour que ces pré-plaintes puissent être déposées en ligne».
Nous avons mis le paquet depuis 2016 sur #SecuriteDesFemmes dans les #Transports : 1000 agents de + , réseau 100% videoprotegé, numéro d’alerte 3117, arrêt à la demande des bus. En 2021 il faut organiser la #Preplainte par internet pour éviter la destruction des preuves vidéos! pic.twitter.com/T2SS2B5gXT
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 8, 2021
LES MULTIRÉCIDIVISTES INTERDITS DES TRANSPORTS
Par ailleurs, Valérie Pécresse a demandé à la justice que «des peines exemplaires» soient prononcées à l'encontre des multirécidivistes qui «pourrissent le quotidien des femmes dans les transports», et que «des peines complémentaires» – telles que «l'interdiction judiciaire de tel ou tel réseau de transports» – puissent être prononcées, afin qu'ils soient définitivement interdits de fréquenter les couloirs et les lignes du réseau où ils avaient leurs habitudes.
A noter que cette année, la RATP a mis en place un nouveau dispositif d'accompagnement des victimes, pensé pour «accompagner au mieux les victimes». Avec un agent spécialement formé à cette prise en charge, chaque victime sera désormais isolée, prise en charge par une équipe médicale au besoin, puis accompagnée dans sa démarche de dépôt de plainte avant d'être raccompagnée chez elle en taxi si elle le souhaite.
Et si elle accepte de donner son numéro, elle sera également rappelée par la suite. Treize victimes ont ainsi été accompagnées depuis le début de l'année.