C'est le plan de relance «le plus ambitieux de France», qui a été signé ce jeudi 4 mars entre l'Ile-de-France et l'Etat, pour faire face à la crise économique causée par le coronavirus.
La ministre des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, avait fait le déplacement au siège du conseil région, à Saint-Ouen (93) pour apposer sa signature sur le contrat.
Aux côtés de la présidente de région, Valérie Pécresse, la représentante du gouvernement a entériné le versement par l'Etat de 7 milliards d'euros en 2021 et 2022 pour soutenir l'Ile-de-France.
De son côté, la région mettra environ la même somme, pour une enveloppe totale de 13,8 milliards d'euros sur deux ans. Le but de cet accord est double : «répondre à la crise économique et l'urgence sociale», tout en «préparant les transformations profondes à venir», a souligné la ministre Jacqueline Gourault.
Les Transports
Au premier rang desquelles figurent la modernisation et le développement des transports, pour 2,5 milliards d'euros. De quoi assurer la réalisation des projets lourds : l'automatisation des RER B et D, les prolongements du RER E (Eole), de la ligne 11 du métro ou encore du tram T1.
Outre la dotation de 100 millions d'euros pour créer de «nombreux» aménagements cyclables, de nouvelles voies réservées aux bus, taxis et covoiturage verront le jour. Des «grands travaux d'aménagements» seront également soutenus, comme le franchissement urbain de Pleyel (le futur pont géant à Saint-Denis).
L'environnement
Sur le plan environnemental, la région et l'Etat évoquent des interventions dans les domaines de «l'eau, la biodiversité, l'hydrogène et les énergies renouvelables».
En outre, 80 millions d'euros seront consacrés à «la reconquête des friches urbaines, afin de «lutter contre l'étalement urbain et répondre aux besoins en constructions de l'Ile-de-France».
Un important effort sera mené sur la rénovation thermique, au profit des bâtiments publics, lycées et établissements d'enseignement supérieur. Les bailleurs sociaux seront aussi aidées pour faire disparaître les passoires thermiques.
L'emploi
Autre axe primordial : l'économie. Pour lutter contre le chômage, l'accord dit prévoir «des aides à l'embauche, le développement de l'offre de formation à destination notamment des jeunes ou encore l'orientation des formations vers des secteurs en tension et d'avenir (bâtiment, travaux publics, sanitaire et social, sécurité, numérique...)».
Une enveloppe de 110 millions d'euros est programmée en faveur de «grands projets d'innovation, de modernisation de la production et d'amélioration de la compétitivité».
L'innovation
Valérie Pécresse souhaitant faire de l'innovation «le moteur de l'économie régionale», les structures de recherche et développement obtiendront une aide de 110 millions d'euros.
Et pour «améliorer les conditions d'étude des Franciliens», 136 millions d'euros seront destinés à l'enseignement supérieur et à la recherche.
La santé
Dans le domaine sanitaire, les établissements de santé et les Ehpad devraient bénéficier de 247 millions d'euros d'investissements
De plus, 60 millions d'euros sont fléchés pour la rénovation des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), pour «améliorer les conditions d'études de ces jeunes étudiants». Cet «effort inédit» se doublera d'un objectif de 925 nouvelles places d'étudiants infirmiers d'ici à 2023.
La culture
Le monde de la culture ne sera pas oublié, puisque l'Etat et la région y consacreront «100 millions d'euros» chacun. Des aides exceptionnelles, de 5.000 à 35.000 euros, sont au programme pour les structures.
La solidarité
Enfin, concernant la solidarité, les associations de lutte contre la pauvreté recevront 6 millions d'euros, en vue de «développer les dispositifs d'accès aux biens essentiels aux personnes en situation de précarité et améliorer les infrastructures des associations».
L'Ile-de-France soutiendra à hauteur de 4 millions d'euros le réseau des «Maisons Région solidaire» qui accueillent les sans-abri du métro et les femmes à la rue.