Elle avait été altérée en décembre dernier. La «Marianne» de Paris, gigantesque fresque peinte sur un immeuble du 13e arrondissement, a été remise à neuf par son auteur, Obey. Le street-artiste américain a publié une vidéo ce lundi 15 février pour expliquer sa démarche.
«J'ai créé cette image comme une réponse aux attaques terroristes du Bataclan et dans plusieurs quartiers de Paris en 2015. "Liberté, égalité, fraternité" : j'aime la devise française, car elle incarne parfaitement les valeurs des sociétés démocratiques. L'image n'avait aucun parti pris politique», rappelle Obey (Shepard Fairey à la ville) dans le court-métrage publié sur Youtube :
Le street-artiste s'adresse ensuite aux personnes qui avaient dégradé son œuvre, en décembre dernier. «J'ai vu l'attaque de ma fresque, et lu les raisons qui motivaient la démarche. Je suis du côté des gens qui s'opposent aux injustices, et particulièrement quand il s’agit des droits de l’homme. Je crois beaucoup dans le fait d’utiliser mon art non seulement pour mettre en lumière des problèmes, mais aussi pour aider les gens sur le terrain», répond ainsi Obey.
En marge des contestations contre la loi sécurité globale portée par le gouvernement, des larmes de sang avaient été peintes sur la fresque. Le hashtag #mariannepleure était fréquemment associé aux photos de cette nouvelle «version».
En clin d'œil à l'action de ces «vandales», contre lesquels il ne semble donc pas en colère, l'artiste a ajouté une larme – bleue cette fois – sur la joue de sa Marianne. Il lui a aussi donné un nouveau nom : «#mariannepleure».
De plus, à partir de mercredi 17 février à 19h, Obey va mettre en vente plusieurs centaines de nouveaux tirages de son œuvre. Ils seront disponibles pour 90 euros, sur son site web ainsi que sur celui de la galerie Itinerrance.
Les bénéfices ainsi récoltés «iront aux gens les plus démunis», en l'occurrence aux Restos du Cœur. «Les actions sont plus importantes que les mots, l'action vaut plus que les mots», conclut Obey.
Le 13e arrondissement, très couru des amateurs de street-art, a récemment ouvert son propre «musée à ciel ouvert» : le Boulevard Paris 13. Plusieurs dizaines d'œuvres y sont visibles sur des façades d'édifices, surtout le long du boulevard Vincent Auriol.