Face à l'impossibilité de stationner dans Paris, les Urgences médicales de Paris et SOS Médecins avaient interpellé Anne Hidalgo fin janvier, réclamant que les règles de stationnement soient assouplies pour eux. La maire de Paris a décidé de leur accorder des dérogations.
Parmi elles, la possibilité de se garer sur des places de stationnement ou de circuler dans des voies qui leur étaient jusqu'à présent interdites. Sans risquer de se faire verbaliser, les véhicules d'urgence pourront désormais être stationnés à des endroits interdits aux véhicules classiques, tels que sur les places de livraison, à l'angle des deux rues ou encore en double file. A la condition de respecter la sécurité des biens et des personnes. Nouveauté : ces médecins qui exercent à domicile pourront également emprunter le couloir des bus pour aller plus vite.
«Tous les arrondissements sont concernés»
Il s'agissait en effet d'un «problème majeur de stationnement et de circulation», avait expliqué Serge Smadja fin janvier. Pour le sécrétaire général de SOS Médecins, la situation était même devenue «extrêmement tendue». «Nos médecins ont une grande difficulté à trouver des places autorisées aux environs de la visite qu'ils doivent réaliser en urgence, et sont donc obligés de se mettre sur des stationnements non autorisés», avait-il témoigné, espérant que la municipalité parisienne soit prête à faire preuve d'un minimum de «discernement».
Aujourd'hui, Serge Smadja reste mesuré. Pour lui, après «le temps des annonces et des décisions», vient celui «de la pratique». «J'attends de voir dans la pratique si ces annonces se concrétisent à tout Paris, et pas seulement à Paris Centre», explique-t-il, rappelant que même si les difficultés sont importantes dans le centre-ville de la capitale, «tous les arrondissements sont concernés par le problème». Depuis le début, ce médecin – qui atteste que cela fait bien longtemps que «le caducée [de médecine] n'est plus le sésame pour ne plus être verbalisé – attend «de voir si les actes seront en rapport avec les propos».
La consigne est passée aux agents
«Notre projet pour Paris Centre vise justement à éliminer le trafic de transit, pour améliorer celui d'utilité. C'est sanctuariser celui de la police, des véhicules de propreté, des transports en commun, des partenaires de santé, des riverains et des commerçants», a ainsi fait savoir Ariel Weil, le maire socialiste de Paris Centre. Côté municipalité, on assure que la consigne va être passée aux agents de la Ville de Paris, assermentés pour verbaliser les véhicules qui seraient garés sur des stationnements gênants, afin qu'ils fassent preuve de tolérance envers les véhicules d'urgence.
Sauf que les agents de la Ville ne sont pas les seuls à verbaliser, puisque la préfecture de police de Paris est également compétente pour constater les infractions de stationnement, notamment via la vidéoverbalisation. Or, celle-ci ne permet pas toujours de différencier une voiture classique d'une voiture floquée du caducée de médecine. De plus, personne n'a eu la confirmation, à ce jour, que la police allait également faire preuve de «discernement» envers les médecins pratiquant à domicile. Autant d'institutions qui «se renvoient la patate chaude» selon Serge Smadja.