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Insultes et harcèlement : Twitter attaqué en justice pour avoir refusé de donner l'identité des auteurs

Le réseau social ne souhaite collaborer avec la justice qu’en cas de commission rogatoire ou d’entraide pénale internationale. Le réseau social ne souhaite collaborer avec la justice qu’en cas de commission rogatoire ou d’entraide pénale internationale. [Olivier DOULIERY / AFP]

Ils avaient demandé le rapatriement des enfants de jihadistes français, recevant en retour de nombreux messages d’injures. Trois Français ont attaqué Twitter en justice, responsable selon eux du classement sans suite de leurs plaintes car n’ayant pas permis à la justice d’identifier leurs harceleurs.

Aurélia Gilbert, rescapée du Bataclan, Georges Salines, père d’une victime de l’attaque, et Nicolas Hénin, ancien journaliste retenu en otage par Daesh en 2013, ont assigné le réseau social pour «refus de déférer à une demande d'une autorité judiciaire» et «complicité des délits d'injure publique».

En 2019 et 2020 ils ont été la cible d’une vague de harcèlement, après leur propos sur les enfants de jihadistes français retenus en Syrie, qu’ils souhaitaient voir rapatriés dans l’Hexagone.

Nicolas Hénin s'était ainsi retrouvé «au centre d’un véritable déferlement de violence et de haine sur le net, mêlant insultes, menaces sur sa personne et sur ses proches, théories complotistes allant jusqu’à mettre en doute son passé d’otage», résument les avocats Eric Morain et Antoine Vey, qui défendent les trois demandeurs.

TWITTER VEUT APPLIQUER SES PROPRES RÈGLES

Le compte de d’Aurélia Gilbert avait même été piraté après une première série de tweets insultants, tel que «Dommage qu’ils l’aient loupée», rapporte l’AFP. Le pirate publiait en son nom des messages comme : «Mon numéro est le 06.XX.XX.XX.XX et je suis un traître à mon peuple».

Si la plupart des messages haineux ont rapidement été supprimés par Twitter, son absence de réponse aux requêtes de la justice a conduit à classer sans suite leurs plaintes, pour cause «d’auteurs inconnus».

Son service support aurait par ailleurs indiqué aux enquêteurs qu'«il ne répondait aux réquisitions que dans le cadre d’une demande de commission rogatoire ou d’entraide pénale internationale», explique l'assignation. «Twitter a précisé qu’à supposer même qu’une réquisition soit faite dans ces formes, il appliquerait alors ses propres règles de procédure, en informant préalablement l'utilisateur concerné pour lui donner l'opportunité de la contester en justice. Ce n’est qu’en l’absence de recours de l'utilisateur ou d’échec de celui-ci que Twitter pourra ‘raisonnablement’ répondre».

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