Depuis le début de l’épidémie, beaucoup d’Azuréens ont arrêté de pratiquer une activité physique en raison de la fermeture des salles de sports et du couvre-feu à 18h qui bouleversent leurs habitudes.
Alors qu’un troisième confinement semble prendre de l’épaisseur, le monde du sport amateurs est en souffrance. Nombreux sont ceux qui parmi les pratiquants réguliers sont contraints à la sédentarité. Avec tous les risques que cela implique pour la santé.
C’est le cas de Matteo, un Grassois de 40 ans. Comme beaucoup de judokas azuréens, cela fait un an qu’il ne peut plus s’entrainer dans son dojo comme il avait l’habitude de le faire deux fois par semaine, avant l’épidémie de Covid. Les deux confinements, le couvre-feu et les restrictions sanitaires ont eu raison de son activité physique hebdomadaire. «Comme d’autres, j’essaie de courir en extérieur pour compenser, mais cela n’est pas l’idéal, confie-t-il. Pendant les deux confinements, il était interdit de s’éloigner à plus d’un kilomètre de chez soi. Maintenant, à cause du couvre-feu, il est interdit d’être dehors après 18h».
D’autres, comme Daniel, un Niçois de 38 ans, ressentent déjà les effets de l’inactivité sur leur état physique et mental. «Depuis quelques mois, je suis essoufflé lorsque je monte les escaliers, confie celui qui a tout stoppé depuis un an en raison de la fermeture des salles. L’absence de sport joue sur mon moral. J’ai beaucoup moins d’énergie et moins de motivation ».
Risques de maladies cardiovasculaires
Au CHU de Nice, on mesure les effets néfastes de cette sédentarité qui gagne du terrain. «Nous avons mis en évidence des prises de poids chez certaines personnes, mais aussi l’augmentation de la pression artérielle ou la hausse du taux de cholestérol, explique le docteur Didier Scarlatti, cardiologue. Nous savons depuis des années que l’activité physique est le meilleur des traitements contre les maladies cardio-vasculaires. Or, quand on passe 20 jours sur son canapé, on peut perdre jusqu’à 30% de sa capacité respiratoire ». Un phénomène encore plus préoccupant chez les personnes âgées ou à risques.
Demande de dérogation au couvre-feu
Face à ce phénomène, des élus tirent la sonnette d’alarme, à l’instar du sénateur (LR) de l’Isère Michel Savin qui a fédéré 73 de ses collègues pour rédiger un courrier au Premier ministre afin de demander un assouplissement du couvre-feu qui permette de faire du sport. «Depuis le mois de mars dernier et le premier confinement, les Français ont prouvé leur attachement à la pratique sportive, peut-on notamment lire dans cette missive. De très nombreuses études ont mis en avant les bienfaits de l’activité physique tant par rapport à la maladie que pour lutter, par exemple, contre les états dépressifs (…). Il nous semble urgent qu’une dérogation au couvre-feu après 18h soit autorisée pour la pratique d’une activité physique individuelle de plein air».
Le texte a été signé par la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp.