Se basant sur de nombreuses publications scientifiques, 73 experts francophones et six sociétés savantes françaises ont lancé lundi un appel à distribuer un supplément de vitamine D à l'ensemble de la population. Selon eux, cette hormone stéroïde pourrait être une arme supplémentaire pour lutter contre le coronavirus.
«Un nombre croissant d’études scientifiques montrent que la supplémentation en vitamine D (sans remplacer la vaccination) pourrait contribuer à réduire l’infection par le SARS-CoV-2 ainsi que le risque de formes graves de Covid-19, de passages en réanimation et de décès», expliquent ces spécialistes dans un communiqué, publié par le CHU d'Angers (Maine-et-Loire).
73 experts
6 sociétés savantes
réunis autour du Pr Annweiler, chef du service de #Gériatrie au #CHUAngers
Face au #Covid19, ils appellent à supplémenter en vitamine D l'ensemble de la population française
Pourquoi ?
Réponse ici : https://t.co/O5waDoZCD8— CHU Angers (@chu_angers) January 18, 2021
Ils ont compilé les données scientifiques disponibles sur le sujet dans un article, publié le 8 janvier dans La Revue du Praticien. Sur le lien entre vitamine D et infection au Covid-19, les experts citent notamment les résultats préliminaires d'une étude norvégienne, montrant que les consommateurs réguliers d’huile de foie de morue, riche en vitamine D, sont moins à risque d’être infectés par le SARS-CoV-2.
Quant à la relation entre vitamine D et prévention des formes graves de la maladie, l'article mentionne entre autres l'existence de deux études françaises, menées pendant la première vague épidémique, «qui ont rapporté des formes moins graves de Covid-19 et une amélioration de la survie d’environ 90 % en cas de supplémentation régulière en vitamine D3 chez des personnes âgées».
Des vitamines D avant et après l'infection
Ainsi, selon ces 73 experts, soutenus notamment par la Société française de pédiatrie (SFP) et la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), «la supplémentation en vitamine D pourrait être un adjuvant utile» pour lutter contre le virus, sachant notamment que 40 à 50 % de la population française souffre d'hypovitaminose D, c'est-à-dire d'insuffisance en vitamine D. Mais il ne s'agit en aucun cas d'un remède miracle, préviennent-ils. Cette mesure ne doit «pas être considérée comme une arme du même niveau que la vaccination ou les gestes barrières», écrivent-ils.
Mettant en avant «une mesure simple, efficace, sans danger, peu coûteuse et remboursée par la Sécurité sociale», ces spécialistes de la santé recommandent d'une part de «supplémenter en vitamine D tout au long de l’année les personnes à risque d’hypovitaminose D (c’est-à-dire les personnes de 80 ans et plus, ou malades, ou fragiles, ou dépendantes, ou obèses, ou vivant en Ehpad), et la population générale pendant la période hivernale». En effet, en hiver, la production naturelle de vitamine D est quasi nulle, par manque de soleil.
D'autre part, ils proposent de prescrire une forte dose de vitamine D à tous les patients dont l'infection au Covid-19 est avérée, «en traitement adjuvant aux protocoles de traitements standards disponibles». Et ce, «même si l’impact sur la prévention et/ou l’amélioration des formes graves de Covid-19 fait encore l’objet d’études en cours». «La supplémentation en vitamine D respectant ces schémas de prescription habituels ne présente aucun risque particulier», soulignent en effet les 73 experts.