Jean Castex passera le réveillon du Nouvel An au Tchad, en compagnie des militaires français de l'opération Barkhane. Une façon pour le Premier ministre de montrer son soutien aux troupes de la force antiterroriste, alors qu'une évolution de la présence française au Sahel est envisagée.
Jean Castex célébrera la bascule de 2020 à 2021 depuis le camp Kosseï de N'Djamena, capitale du Tchad, où sont installés le commandement de Barkhane et quelque 800 militaires. Le Premier ministre partagera le dîner de la Saint-Sylvestre avec les soldats. Le lendemain, vendredi, il ira à la rencontre d'hommes déployés à Faya-Largeau, une oasis dans le désert au nord du pays, puis du contingent basé à Abéché, dans l'est tchadien.
Ce sera le premier grand déplacement à l'étranger du locataire de Matignon depuis sa nomination en juillet dernier. Celui-ci perpétue la tradition des visites aux militaires pour les fêtes de fin d'année. Une coutume qu'Emmanuel Macron n'a pas pu respecter cette année, en raison de sa contamination au coronavirus, alors qu'il était attendu au Liban. L'an dernier, le chef de l'Etat s'était rendu en Côte d'Ivoire, après le Tchad fin 2018 et le Niger fin 2017.
Annoncé le 13 décembre dernier, ce déplacement de Jean Castex au Tchad prend «une tonalité particulière», souligne-t-on à Matignon, à la lumière de la mort lundi de trois militaires français de la force Barkhane au Mali dans l'explosion d'une mine artisanale. Jean Castex leur rendra hommage dans un discours à 20h30, juste après les voeux télévisés d'Emmanuel Macron, prévus à 20h.
L'avenir de Barkhane en suspens
Ces trois décès portent à 47 le nombre de militaires français tués au Sahel depuis 2013, dans les opérations Serval puis Barkhane, une région africaine où les groupes jihadistes multiplient les attaques. Même si aucune annonce n'est attendue à ce sujet selon Matignon, la question de l'avenir de l'opération Barkhane devrait s'inviter lors de l'entretien entre Jean Castex et le président tchadien Idriss Déby ce jeudi.
Après avoir envoyé 600 soldats supplémentaires au Sahel en début d'année, portant à 5.100 le nombre de militaires alloués à Barkhane, la France devrait finalement réduire la voilure prochainement, en rappelant dans un premier temps ces renforts. Du côté de Matignon, on refuse de parler de «désengagement», préférant le terme d' «évolution» du dispositif. Des annonces pourraient être faites lors d'un futur sommet en début d'année à N'Djamena, entre la France et les pays du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).