Emmanuel Macron doit annoncer ce mercredi à Toulon la fin officielle de l’opération Barkhane, une mission militaire menée au Sahel depuis 2014.
Huit ans de guerre
Pour comprendre l'opération Barkhane, il faut revenir en 2013. A cette époque, le Mali subit une offensive jihadiste qu'il ne parvient pas à contrer. La France décide alors d'intervenir. Son but est de repousser les armées rebelles et de sécuriser Bamako, la capitale du pays : c'est l'opération Serval.
Un cessez-le-feu plus tard, la France «transfère la mission de stabilisation du Mali aux partenaires maliens ainsi qu'aux forces de l'Organisation des Nations Unies», selon le ministère de la Défense. Elle ne compte pas pour autant quitter le Sahel. Le terrorisme sévit encore dans la zone, et ne se cantonne pas au Mali : la France opte donc pour une approche plus régionale.
Cette nouvelle intervention militaire a pris la suite de Serval en août 2014. Présent ce mercredi à Toulon, Emmanuel Macron doit annoncer la fin officielle de l'opération, portant à huit ans la durée d'engagement de la France au Sahel (si l'on inclut Serval).
5 pays partenaires
L'opération Barkhane avait trois objectifs : «lutter contre les groupes armés terroristes», «soutenir les armées partenaires [...] en les formant, en les appuyant sur le terrain et en les accompagnant au combat», et «encourager la population à se tourner vers les armées partenaires pour assurer sa sécurité», d'après le ministère de la Défense.
Ces fameuses armées partenaires sont au nombre de cinq. Car contrairement à Serval, Barkhane s'étend sur l'ensemble de la bande sahélo-saharienne. La France mène donc ses actions en collaboration avec le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad, qui forment à eux cinq le G5 Sahel.
La lutte contre le terrorisme est surtout concentrée sur la dangereuse zone des trois frontières, entre le Mali, le Burkina Faso et le Tchad.
5 100 militaires déployés
5.100 soldats français ont été déployés au Sahel pour lutter contre le terrorisme et former les armées partenaires. Cet effectif a subi un coup de fouet en 2019, après qu'une dégradation de la situation a été constatée sur le terrain. Emmanuel Macron avait alors décidé d'envoyer 600 nouveaux militaires.
Les troupes françaises disposaient sur place de 22 hélicoptères, 7 avions de chasse, 380 véhicules logistiques et plus de 500 véhicules blindés.
58 morts
Depuis le début des opérations Barkhane et Serval, 58 soldats français sont morts au Sahel.
Cette fin officielle de l'opération Barkhane sera sans conséquence sur le dispositif militaire français dans la région. Quelque 3.000 militaires français sont encore déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso.