Plus de quatre ans après son ouverture au public à Paris, la salle de consommation à moindre risque – plus communément apellée «salle de shoot» – fait toujours polémique. A tel point que la municipalité parisienne a été contrainte de rappeler aux élus le bien-fondé et l'efficacité d'une telle structure.
Interpellé à ce sujet lors du dernier conseil de Paris, l'exécutif, par la voix de son adjointe chargée de la santé Anne Souyris, a en effet dû répondre aux élus de la droite qui s'opposait notamment à l'ouverture d'une nouvelle «salle de shoot» dans le 19e. Ces derniers arguant que les résultats de la structure déjà existante se faisaient toujours attendre.
«180.000 prises de drogue dans la rue» évitées
Une attaque à laquelle Anne Souyris a immédiatement répondu, assurant que la salle de consommation à moindre risque (SCMR) de la rue Ambroise Paré (10e) – seule et unique «salle de shoot» parisienne – avait «permis d'éviter 180.000 consommations de drogue dans la rue». Au total, ce sont 184.023 consommations qui ont eu lieu à la SMCR entre son ouverture en octobre 2016 et septembre 2019.
Pour autant, l'élue ne nie pas les problèmes inhérents à ce quartier du nord-est parisien gangrené par le trafic de drogue. Les «problèmes de sécurité publique et de santé publique se retrouvent à Stalingrand», a-t-elle admis devant les élus réunis au conseil de Paris, que ce soit «pour les usagers de drogue ou pour les personnes qui habitent autour».
Et si, depuis un an, les résultats manquent à l'appel, la municipalité parisienne entend bien les mettre à jour d'ici au début de l'année prochaine. «Je suis tout à fait d'accord pour faire le bilan de cette salle cette année», a conclu l'adjointe, ajoutant que la municipalité avait «toujours tenu à ce qu'il y ait une concertation à la fois avec les habitants et tous les acteurs du plan anti-crack».
Au-delà de la non-communication du bilan 2020 de la SCMR, la polémique tient surtout au fait que l'exécutif projette d'ouvrir une nouvelle structure dans le 19e, alors que les élus de la droite refusent catégoriquement l'idée. A ce sujet, Anne Souyris a même été plus loin, assurant que «de nouvelles salles de consommation s'impos[ai]ent pour la santé des usagers et la tranquillité des habitants».