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Paris : la droite s'oppose à l'ouverture d'une nouvelle «salle de shoot» dans la capitale

De nombreux consommateurs de crack se retrouvent dans le quartier de Stalingrad. De nombreux consommateurs de crack se retrouvent dans le quartier de Stalingrad. [© JOEL SAGET / AFP]

Alors que la question d'ouvrir une seconde salle de consommation à moindre risque – plus connue sous le nom de «salle de shoot» – dans le 19e arrondissement est toujours d'actualité, la droite parisienne a décidé de remettre le sujet sur la table lors du Conseil de Paris ce jeudi 17 décembre, en déposant un vœu contre.

«L’exécutif s’entête à vouloir créer de nouvelles salles de consommation à moindre risque (SCMR), qu’elle présente comme la solution idoine pour soigner l’addiction aux drogues et résoudre les problèmes de sécurité sans verser au débat le moindre fait étayant ses propos», a ainsi expliqué le groupe Changer Paris dans un communiqué. Dans un voeu déposé au Conseil de Paris et qui sera présenté ce jeudi par Marie Toubiana, élue Changer Paris dans le 19e, les élus de la droite parisienne s'adressent directement au préfet de police de Paris, Didier Lallement, afin qu'il confirme notamment «son opposition à toute installation de nouvelle salle de consommation à moindre risque à Paris».

Appuyé par le procureur de Paris, ce dernier avait en effet fait part le 19 novembre de son opposition à ce projet porté par la municipalité parisienne. Il avait alors estimé que de nouvelles salles créeraient un «lieu de fixation des toxicomanes», contraire à la politique de dispersion appliquée par la police à Paris, après les évacuations de la Colline du crack et d'un tunnel de la gare RER Rosa Parks. «Nous faisons tout pour éviter les points de fixation, le rassemblement, et donc cela nous paraît difficile, compte tenu de cet objectif, de voir de tels lieux créés, qui pourraient avoir cet effet de fixer une population que nous essayons plutôt de disséminer», avait ensuite confirmé le procureur, Rémy Heitz.

Pour la droite, si la création d'une nouvelle SCMR n'est pas envisageable, aider les consommateurs de crack est néanmoins important. Dans leur voeu, ils demandent donc qu'une «alternative à la création de SCMR soit proposé» et qu'«une injonction de soins» soit systématiquement requise à l'encontre des toxicomanes. Ils réclament enfin «de sanctionner les dealers», de «renforcer la présence policière aux abords de la place Stalingrad» et un peu plus de transparence au sujet du plan anti-crack lancé par la municipalité parisienne en 2019, notamment via «un bilan d'étape de l'avancement et des résultats du plan». 

Pour rappel, ce plan – qui devrait largement dépasser les 9 millions d'euros initialement prévus pour la période 2019-2021 – avait été conjointement imaginé par la préfecture de région d'Ile-de-France, l'Agence régionale de santé (ARS), la mairie de Paris et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Avec une enveloppe qui s'élève désormais à plus de 10 millions d'euros, les différentes insitutions soulignent avoir renforcé les maraudes associatives et mis des usagers précaires à l'abri dans des hôtels avec un suivi médico-social. Plus de 420 personnes sont ainsi hébergées, contre 60 auparavant.

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