La Principauté de Monaco qui n’est pas confinée attire les touristes français et étrangers en quête d’une destination pour célébrer les fêtes de fin d’année au détriment de certains hôteliers Niçois qui assistent impuissants à l’annulation des réservations. Une situation vécue comme une «injustice».
«On ne va pas se mentir ! Il est quand même plus agréable de dîner dans un bon restaurant qu'assis sur un coin de lit avec un sandwich», ironise l’hôtelier Niçois Michel Tschann. A l’instar de beaucoup de professionnels du secteur, il déplore la différence de traitement de la crise sanitaire entre ces deux pays pourtant limitrophes. «Les quelques clients que nous avions pour la fin de l’année annulent leurs réservations, révèle le patron du Splendid, en centre ville. À Monaco, les locaux et les touristes pourront festoyer comme ils le souhaitent à Noël et pour le réveillon du jour de l’an alors qu’ici, ils seraient obligés de dîner dans leurs chambres. Et cette perspective n’est pas très réjouissante !», renchérit ce professionnel.
Moins de 550 cas de Covid pour 40 000 habitants à Monaco
Pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus, la Principauté qui s’étend sur 2 km2 et ne compte pas moins de 40 000 habitants n’est pas sur la même longueur d’onde que sa voisine française. Sur le rocher, en effet, le confinement n’a pas lieu. Les autorités lui préfèrent un couvre-feu entre 20h et 6h.
Ici, moins de 550 personnes ont été contaminées depuis l’apparition de l’épidémie de Covid. Les gestes barrières et le port du masque y sont obligatoires mais tous les commerces, à l’exception des salles de sport, sont ouverts à la clientèle.
Le traditionnel marché de Noël s’y déroule également presque normalement.
«La Côte d’Azur est une seule et même destination touristique»
A Nice, beaucoup en déduisent donc que la fermeture administrative des restaurants et bars est une hérésie pour lutter contre la progression du Covid. «Je n’éprouve ni rancœur, ni animosité vis-à-vis de Monaco, explique Michel Tschann. La Côte d’Azur est une seule et même destination touristique. En hiver, les hôtels de la Principauté profitent de la clientèle du Carnaval de Nice tandis que nous profitons de celle du Grand Prix de Formule 1 de Monaco qui a lieu au printemps. Le problème vient plutôt des décisions prises en France. Cette gestion de la crise sanitaire qui consiste à faire tout est son contraire en devient presque ridicule voire ubuesque», conclut-il.