Des Français méfiants. Selon un sondage exclusif Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio publié ce jeudi, une large majorité d'entre eux (61 %) n'ont pas l'intention de se faire vacciner contre le coronavirus lorsque ce sera possible.
Soit un chiffre stable par rapport à la précédente étude (59 %), réalisée les 26 et 27 novembre dernier. Sur ces 61 % de Français réticents, seulement 28 % sont catégoriques. Les autres 33 % déclarent qu'ils n'iront «probablement pas» se faire vacciner.
Un sondage - mené auprès d'un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française - qui tombe alors que le gouvernement vient de donner des précisions sur son calendrier de vaccination. Une première phase doit démarrer entre fin décembre et début janvier et cibler les personnes à risque, en particulier les résidents des Ehpad, avant une deuxième vague pour le grand public «entre avril et juin», a déclaré Emmanuel Macron mardi.
Si l'on observe l'appartenance partisane, les plus rétifs à l'idée de se faire vacciner se trouvent aux extrêmes. Ils sont en effet 80 % chez les sympathisants du Rassemblement national (RN) à ne pas vouloir se faire vacciner, et 69 % chez les proches de La France insoumise (LFI). Les partisans du Parti socialiste (PS) et des Républicains (LR) sont eux très partagés, avec une moitié favorable à la vaccination et l'autre moitié réticente. Chez les sympathisants de La République en marche (LREM), on est majoritairement pro-vaccin (62 %).
(Source Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio)
Les jeunes, les femmes et les catégories populaires plus méfiantes
En matière d'âge, les jeunes sont davantage réticents à se faire vacciner que les plus vieux (70 % chez les moins de 35 ans contre 58 % chez les 35 ans et plus). Idem pour les catégories populaires et professions intermédiaires (73 % et 66 %) comparées aux catégories supérieures (54 %), et pour les femmes relativement aux hommes (71 % contre 50 %).
Les raisons de cette méfiance des Français - parmi les plus réticents au monde vis-à-vis des futurs vaccins contre le Covid-19 selon plusieurs études récentes - ne sont pas explorées dans ce sondage, mais plusieurs pistes peuvent être avancées. «Il y a des craintes sur la nocivité des vaccins, mais aussi des segments de la population perméables à la théorie du complot. Beaucoup de personnes disent aussi ne pas en avoir besoin, soit parce qu'elles ont déjà été malades, soit parce qu'elles ne se sentent pas en danger par rapport à virus», explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Institut de sondage IFOP.