Comme demandé par Gérald Darmanin mardi, l'IGPN a rendu ce jeudi son rapport sur les violences constatées en marge de l'évacuation polémique d'un campement de migrants place de la République à Paris lundi soir. La «police des polices» juge que le commissaire divisionnaire qui a fait un croche-pied à un réfugié a commis un «manquement par un usage disproportionné de la force».
«L'action qui consistait à ralentir la progression d'un usager en prenant le risque de le blesser gravement par un croche-pied dans sa course, et alors que cet usager ne menaçait à ce moment ni les biens, ni les personnes, constitue un usage de la force qui ne pouvait se révéler conforme aux exigences de nécessité et de proportionnalité (...)», écrit l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son rapport.
allo @Interieur_Gouv - c'est pour un signalement - 971
Croche pied d'un manifestant.
23/11/20, Paris, Manifestation migrants. Source vidéo: @AnthonyDepe
cc @prefpolice @GDarmanin pic.twitter.com/gCJjzGoGe3— David Dufresne (@davduf) November 23, 2020
«Ce commissaire qui fait ce croche-patte totalement injustifié, je prendrai des sanctions contre lui, je demande la réunion du conseil de discipline», a déclaré jeudi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, invité du 20 Heures de France 2. Le locataire de Beauvau avait demandé mardi à l'IGPN de lui remettre «sous 48 heures» ses conclusions sur les violences intervenues lundi soir à l'occasion de l'évacuation de migrants s'étant installés place de la République à Paris.
Dans son rapport, la «police des polices» revient également sur la vidéo, diffusée sur Twitter, montrant un policier maintenant au sol Rémy Buisine, journaliste-phare du média en ligne Brut, en brandissant sa matraque. «En l'état, les constatations réalisées sur la vidéo, malgré l'impression donnée par les images, ne font état d'aucun coup porté par le policier avec les poings ou la matraque», indique l'IGPN.
Mais elle juge que «des actes d'enquête restent à accomplir, des auditions, mais également la recherche et l'exploitation d'autres supports vidéos, notamment antérieurs à la scène, afin de se prononcer sur d'éventuels manquements». Elle indique également que «l'usager victime (le journaliste Rémy Buisine, NDLR) (...) n'a pas répondu aux sollicitations de l'IGPN».
IL Y EN RAS-LE BOL ! Bavure de trop. @RemyBuisine qui venait de se faire contrôler, est coincé dans un coin, tapé et menacé par ce même groupe de policier ! #libertedelapresse #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/VLMYASfoWj
— Nicolas Mayart (@Nicomay) November 23, 2020
Une affirmation répétée par Gérald Darmanin sur le plateau de France 2 jeudi soir, ce que l'intéressé dément. «C’est bien évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais», a tweeté le journaliste. Sur cette affaire comme sur celle du croche-pied, des enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris mardi pour «violences».
Contrairement aux affirmations de @GDarmanin sur France 2 disant que je « n’ai pas souhaité répondre aux questions » de l’IGPN.
C’est bien évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais.— Remy Buisine (@RemyBuisine) November 26, 2020