Les quatre policiers mis en cause dans le passage à tabac d'un producteur samedi dernier à Paris, sont convoqués ce vendredi pour être entendus par l'IGPN sous le régime de la garde à vue, indique ce jour le parquet de Paris.
Ils sont attendus dans les locaux de la «police des polices», qui a ouvert une enquête mardi. Trois d'entre eux 3 sont accusés d'avoir commis des "violences à caractère raciste".
Gérald Darmanin demande leur révocation
En outre, Gérald Darmanin a annoncé jeudi qu'il demandait la révocation des 4 policiers suspendus à titre conservatoire après leur mise en cause. Le ministre de l'Intérieur sera auditionné lundi par la commission des Lois de l'Assemblée nationale
Il avait déjà demandé dans la matinée de jeudi au préfet de police de Paris Didier Lallement de suspendre les policiers. Gérald Darmanin avait publié un message sur Twitter disant «se féliciter que l'IGPN ait été saisie par la justice dès mardi». Le ministre avait ajouté «demander au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais» :
[Intervention à Paris 17ème]
Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la justice dès mardi.
Je demande au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés. Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 26, 2020
Quelques instants plus tard, la préfecture de police de Paris avait envoyé un communiqué de presse, indiquant que le préfet Didier Lallement avait«saisi l’Inspection générale de la Police Nationale sur le plan administratif et demandé au Directeur général de la Police nationale de suspendre à titre conservatoire les policiers impliqués». Cela dans le but «d'établir précisément les circonstances de l'interpellation d'un homme sur le 17e arrondissement de Paris le samedi 21 novembre». De plus, la préfecture avait fait savoir que «l'Inspection générale de la Police nationale a également été saisie en judiciaire sur ces faits par le Parquet».
Ces décisions faisaient suite à la révélation par le média en ligne Loopsider, d'une vidéo de l'arrestation de l'homme, un producteur de musique, à son studio du 17e arrondissement.
Emmanuel macron «très choqué»
L'Elysée a indiqué ce vendredi qu'Emmanuel Macron a été «très choqué» par la vidéo des violences dont a été victime le producteur.
Avant le chef de l'Etat, plusieurs personnalités politiques étaient montées au créneau sur les réseaux sociaux, notamment Richard Ferrand, le président LREM de l'Assemblée nationale. Celui-ci a déclaré que si «les forces de l'ordre disposent du monopole de l’usage légitime de la force borné par la loi», «tout autre usage sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent et doit être sanctionné sans faiblesse».
La maire de Paris Anne Hidalgo avait appelé à «tirer toutes les conséquences» de «ces faits d’une exceptionnelle gravité», ajoutant que «l'Etat de droit n'est pas négociable» :
Profondément choquée par cet acte intolérable. Toutes les conséquences doivent être tirées de ces faits d’une exceptionnelle gravité. L’État de droit n’est pas négociable. Tout mon soutien à Michel. https://t.co/Fo4KVFP7V2
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 26, 2020