Environ 200 personnes étaient rassemblés mardi soir sur la place du Palais de Justice de Nice pour dénoncer l’article 24 du projet de loi de «Sécurité Globale», qui interdit notamment la diffusion d’images de policiers, lors des manifestations.
Ce texte, porté par les députés LREM et Agir, dont l’examen a commencé lundi à l’Assemblée Nationale, ouvre la porte à tous les abus, selon les jeunes qui répondaient à l’appel à la mobilisation lancé par Marine Vengeons et Emma Bazou, deux activistes niçoises. Un mouvement de protestation soutenu par de nombreuses associations et partis de gauche. «Lors des récentes manifestations, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont permis de montrer des violences policières avérées expliquent Mila (17 ans), Nirina (18 ans) et Fatma (17 ans). Sans ces vidéos, on n’aurait jamais connu la vérité».
Les affaires Chouviat et Floyd en toile de fond
Des manifestants qui vouent une certaine méfiance à l’égard de la police. Un sentiment qui s’est accentué depuis la mort de Cédric Chouviat et celle de George Floyd. Deux affaires qui ont défrayé la chronique, en France et aux États-Unis.
«Durant le mouvement des Gilets Jaunes, certains policiers ont outrepassé leurs prérogatives, explique Marine, 30 ans. Sur des vidéos, on a vu des forces de l’ordre jeter des pavés. Il n’y a pas besoin de remettre ces images dans leur contexte pour comprendre que c’est inacceptable». Florian, jeune développeur en informatique de 29 ans redoute lui «ceux qui matraquent les gens lors des manifs». «On ne peut pas compter sur l'IGPN pour punir les agissements de certains», ajoute-il.
Les agressions contre les policiers ont doublé en quinze ans
«Dans les cortèges, il arrive que je ne me sente pas en sécurité, explique Emma (17 ans). Surtout en fin de manifestation, lorsque la situation peut dégénérer. Je suis prudente mais je ne veux pas m’empêcher de défiler pour défendre mes idéaux de liberté».
Les policiers rappellent qu’ils sont eux-mêmes trop souvent victimes de «coups, menaces et violences».
En quinze ans, les agressions à leur encontre ont doublé, selon un bilan de la Direction générale de la police nationale.