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#4novembre16h16 : en France, les femmes travaillent gratuitement depuis 16h16 ce mercredi

Selon les données d'Eurostat pour 2020, l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France, à poste égal, est de l'ordre de 15,5%.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Mercredi 4 novembre, 16h16 précises : à partir de cette date, les femmes travaillent bénévolement en France et ce jusqu'à la fin de l'année. La faute aux inégalités salariales. Une injustice à laquelle la newsletter féministe Les Glorieuses, à l'origine de ce calcul, souhaite mettre un terme, notamment en lançant une pétition pour un plan de relance économique féministe.

Les Glorieuses calculent la date à laquelle le travail des femmes n'est techniquement plus rémunéré en France, par rapport à celui des hommes, depuis 2016. Rebecca Amsellem, économiste et fondatrice de cette newsletter, explique qu'elle s'appuie sur les chiffres d'Eurostat, en rapportant «l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France», de l'ordre de 15,5% à poste égal, selon les données de 2020, «au nombre de jours ouvrés», 253 cette année.

Il y a quatre ans, l'écart de rémunération était de 15,1%. Selon Les Glorieuses, c'est le signe qu'en la matière la France stagne, dans le «meilleur» des cas, ou régresse dans le pire. La newsletter féministe estime que le plan de relance économique proposé par le gouvernement peut être une opportunité «pour enfin arriver à une égalité salariale». C'est pourquoi Rebecca Amsellem lance une pétition dans laquelle elle énumère cinq propositions féministes à intégrer au plan de relance.

Il s'agit premièrement de «conditionner l'accès aux marchés publics, l'obtention des subventions publiques et celui des prêts garantis par l'Etat au respect de l'égalité salariale au sein de sa structure», mais aussi de «renforcer l'index de l'égalité en créant un certificat d'égalité obligatoire des entreprises». Sur ces deux points, Les Glorieuses s'inspirent notamment des résultats de leur enquête, réalisée il y a une semaine. Reposant sur un questionnaire auto-administré, l'étude a recueilli plus de 7.000 réponses en quelques jours.

Elles ont notamment révélé que les interrogés sont prêts à divulguer leur salaire si cela permet d'endiguer les inégalités économiques. Ainsi, 91% des répondantes et 80% des répondants «pensent que le gouvernement devrait rendre obligatoire la transparence de la grille salariale au sein des entreprises». De la même façon, 84% des femmes ayant participé au sondage estiment qu'un ou une référent(e) égalité salariale devrait obligatoirement être nommé(e) dans les entreprises de plus de 50 salariés. Parmi les hommes interrogés, 67% sont d'accord.

La pétition des Glorieuses pour un plan de relance économique féministe propose aussi de «valoriser les salaires des métiers où les femmes sont les plus nombreuses, comme les métiers du soin», «d'intégrer les femmes aux décisions liées au plan de relance» et de «soutenir un congé paternité équivalent au congé maternité». Ce dernier point est également appuyé par les participants à l'enquête des Glorieuses puisque 91% des répondantes et 79% des répondants estiment que «le gouvernement devrait rendre le congé paternité obligatoire de la même durée que le congé maternité post-accouchement».

La majorité des sondés, 96% des participantes et 85% des participants, juge donc que le gouvernement devrait en faire davantage pour atteindre l'égalité salariale. Pour 98% de ces femmes et 88% de ces hommes, le fait que les premières soient moins rémunérées que les seconds à poste égal est «une honte».

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